• Fin de la guerra a las grasas saturadas
    ana mellado / londres
    Día 24/10/2013 - 13.46h
    Un prestigioso cardiólogo británico desmitifica los riesgos asociados al consumo de mantequilla o carnes rojas

    Durante años, las grasas saturadas de productos como la mantequilla, la leche o la carne roja han sido estigmatizadas como responsables de las principales enfermedades cardiovasculares. Su consumo siempre se ha visto con malos ojos por parte de doctores y nutricionistas que han detallado hasta la saciedad los peligros que entraña tomarse un buen chuletón. Sin embargo, la pésima reputación de las grasas podría desaparecer ya que según un estudio publicado por la prestigiosa revista británica «British Medical Journal», su consumo no resulta perjudicial para la salud, como hasta ahora se ha asumido.
    El cardiólogo británico, Aseem Malhotra, uno de los más prestigiosos en Reino Unido, afirma que la ingesta de productos bajos en grasa incrementa paradójicamente el riesgo de sufrir enfermedades cardiovasculares.
    La actual obsesión de la población por los productos desnatados o light, «aterrada» por ese miedo a la grasa, acaba siendo más perjudicial, ya que estos alimentos disfrazados de saludables presentan un alto contenido en azúcares añadidos, según expone el doctor del hospital de Cardiff. Ante la guerra declarada, la industria alimentaria ha tendido a sustituir las grasas eliminadas en los alimentos por edulcorantes y azúcares para compensar la falta de sabor.
    La evidencia científica actual demuestra que el azúcar es un posible factor de riesgo independiente para desarrollar síndrome metabólico, según el cardiólogo. De hecho, se sabe que hoy en día, el 75% de las personas que llegan al hospital con un infarto tienen «concentraciones de colesterol totalmente normales».
    Por supuesto, conviene diferenciar entre las denominadas «grasas trans» (las que se hallan en la comida rápida, pastelería y margarina), que son perjudiciales, y las grasas de la leche, el queso y la carne, que no representan ningún riesgo para la salud, según se desprende de esta investigación. Los productos lácteos además de contener vitamina D, cuya falta se ha relacionado con un aumento de las enfermedades del corazón, cuentan con calcio y fósforo, que pueden tener efectos reductores de la presión arterial. Tomar carne procesada se ha vinculado a menudo con mayores tasas de enfermedades del corazón y diabetes, pero en ningún caso, la carne roja.
    El empeño en subsanar los niveles de colesterol viene a confirmar eso de que el remedio es peor que la enfermedad. Los doctores han prescrito de forma excesiva medicamentos con «estatinas» para reducir la cantidad de grasas en la sangre, sin tener en cuenta que los efectos secundarios de este «antídoto» son mayores que los beneficios, apunta el doctor.
    Como ya han advertido otros expertos, Malhotra aboga por una alimentación sana en lugar de recurrir a los preparados químicos. «Adoptar una dieta mediterránea tras un ataque al corazón es casi tres veces más efectivo que tomar una estatina para reducir la mortalidad», concluye.

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  • 20/12/07 Que reste-t-il de Jacqueline qui vivait dans ce blouson ? RIEN, encore moins que de Poupounette. Elle n’est même pas pourrie, il ne reste même pas d’os. Une poignée de cendres. On l’a réduit en une poignée de cendres. Alles in Ordnung. Propre en ordre ! Ça c’est hygiénique, et sécuritaire, ça, éliminée, comme dans les psycho-machin-choseries. Buvez ! éliminez ! Et on l’a mise dans une urne, et, le plus important : la facture ! la facture du crématorium, ça c’est sacré ! ça c’est politiquement correct, comme la psychanalyse. Comme à Auschwitz. Non, à Auschwitz ils n’avaient pas encore pensé à faire payer la facture à la famille comme font les chinois pour les condamnés à mort, mais les chinois ont fait des progrès dans l’éthique capitaliste !

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  • - 30/12/1995 Déjà, je n'avais pas dix ans je passais des heures à répèter : « Mon Dieu je vous en supplie faites que je ne meure jamais »



    - C'est pourtant si bon de vivre et d'être heureux ! …



    - Les phantasmes mythologiques sont faux, qu'on pratiquait tant.
    Tout ce qu'on a créé pour les remplacer, et jusqu'aux sensations des poètes et des artistes sont faux (même Spinoza)
    Qu'est-ce qui est vrai ?



    - carte photo intitulée "petit prince "vendue à l'abbaye de Clairvaux. Souvenirs de quand j'entendais du fond de mon lit à 6 heures du matin dans le noir sonner l'angélus de l'église St-Amand (quartier de la gare de Bailleul) à 1-2 kilomètres de distance. Et les trains, selon le vent.



    Des milliers de gens pendant des milliers d'heures ont écouté des trains rouler pendant que s'écoulaient leurs vies dans des tas de pays et de villes et de lits. Que sont-ils devenus , et leurs pensées ? et les gens qui étaient dans les trains ? et les marchandises transportées ? et les secondes ? les secondes de vie ?



    « Les feuilles
    Qu'on foule
    Un train
    Qui roule
    La vie
    S'écoule »

    (Apollinaire)



    « Petit Prince », petit prince de l'abbaye de Clairvaux , viens me sauver !



    - Mais ma vie c'est exceptionnel, c'est moi qui existe ! Ça ne peut pas être le sort commun !
    C'est vraiment trop étrange
    C'est moi qui existe, et on n'en sort pas.
    Mais comment se fait-il que toute une vie passée soit disparue. Mon Dieu ayez pitié de nous !


    C'était le présent pourtant quand papa était là , avec ses grosses cuisses , et ses cheveux argentés , et ses yeux gris-bleu .


    Toutes les histoires sur les messages de l'au-delà ce sont des illusions (pareidolie) comme les taches sur les murs où on croit voir des visages , etc, etc. Mais pourquoi ? Et pourquoi moi ?

    Moi ? Et maman ?



    - Le mois d'octobre est la plus belle saison, la plus enchanteresse et la plus sensuelle .



    - nov 1995 : On est déjà mi-novembre et c'est encore l'automne du mois d'octobre, avec des feuilles de bouleau jaune d'or, etc. Jamais on ne croirait qu'on est en novembre, et même 15 jours après la Toussaint. Là aussi est-ce le réchauffement de la planète tant annoncé ?



    - J'aime les basses de clavecin dans les orchestres baroques.
    Et puis c'est touchant, l'application avec laquelle le/la claveciniste joue, alors qu'on ne l'entend presque pas : « la consigne » comme le personnage de Saint-Exupéry, c'est toute une leçon de philosophie silencieuse (si j'ose dire), de morale, d'humanisme, comment dire ?
    C'est comme le pain dans un repas , non, plutôt, c'est comme les lointains dans un tableau : on ne les voit presque pas , ça ne prend pas beaucoup de place , mais c'est très important ( surtout dans certains tableaux , ceux de Claude Lorrain par exemple ) et très agréable , et tout subtil .



    - Janvier 1996 dans le poème de Susan Polis Schutz qui m'avait fait penser à Claude , il est dit « who loves and believes in other than himself » Qui croit en autre chose qu'en lui-même; qui aime et s'intéresse à autre-chose qu'à soi-même ; c'est comment il faut être . (ne fusse que pour être heureux ) Ce sont des êtres comme ça qui manquent.
    (et qui me manquent )

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  • pas assez lu, peut-être décourage-t-il par ses longueurs et sa rhétorique, mais si on prend la peine de lire quelques phrases choisies, et de les méditer, on s'apperçoit soudain à quel point elles sont vraies, et profondes.

    par exemple


    Un jour, les yeux lassés de veilles et de larmes,
    Comme un lutteur vaincu prêt à jeter ses armes,
    Je disais à l'aurore : « En vain tu vas briller ;
    La nature trahit nos yeux par ses merveilles,
    Et le ciel coloré de ses teintes vermeilles
    Ne sourit que pour nous railler.

    « Rien n'est vrai, rien n'est faux; tout est songe et mensonge,
    Illusion du cœur qu'un vain espoir prolonge.
    Nos seules vérités, hommes, sont nos douleurs.
    Cet éclair dans nos yeux que nous nommons la vie
    Brille à peine un moment à notre âme éblouie,
    Qu'il s'éteint et s'allume ailleurs.

    « Plus nous ouvrons les yeux, plus la nuit est profonde ;
    Dieu n'est qu'un mot rêvé pour expliquer le monde,
    Un plus obscur abîme où l'esprit s'est lancé ;
    Et tout flotte et tout tombe, ainsi que la poussière
    Que fait en tourbillons dans l'aride carrière
    Lever le pied d'un insensé. »


    Je disais ; et mes yeux voyaient avec envie
    Tout ce qui n'a reçu qu'une insensible vie
    Et dont nul rêve au moins n'agite le sommeil ;
    Au sillon, au rocher j'attachais ma paupière,
    Et ce regard disait : « A la brute, à la pierre,
    Au moins que ne suis-je pareil ? »


    n'aurait-on pas envie de les apprendre et se les réciter chaque matin ?

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  • Le cigare est un acte militant” selon Jean-Christophe Rufin tout sourire. Avant d’expliquer, que selon lui en ce moment “la lutte contre le tabac vire au terrorisme”, et que “jamais à son avis les Etats totalitaires ne sont allés aussi loin dans le contrôle des comportements individuels”.

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  • Jean Moréas - Stances
    XI
    Ne dites pas : la vie est un joyeux festin ;
    Ou c’est d’un esprit sot ou c’est d’une âme basse.
    Surtout ne dites point : elle est malheur sans fin ;
    C’est d’un mauvais courage et qui trop tôt se lasse.
    Riez comme au printemps s’agitent les rameaux,
    Pleurez comme la bise ou le flot sur la grève,
    Goûtez tous les plaisirs et souffrez tous les maux ;
    Et dites : c’est beaucoup et c’est l’ombre d’un rêve.
    I
    Le coq chante là-bas ; un faible jour tranquille
    Blanchit autour de moi ;
    Une dernière flamme aux portes de la ville
    Brille au mur de l’octroi.
    Ô mon second berceau, Paris, tu dors encore
    Quand je suis éveillé
    Et que j’entends le pouls de mon grand cœur sonore
    Sombre et dépareillé.
    Que veut-il, que veut-il, ce cœur ? Malgré la cendre
    Du temps, malgré les maux,
    Pense-t-il reverdir, comme la tige tendre
    Se couvre de rameaux ?
    XVII
    Adieu, la vapeur siffle, on active le feu ;
    Dans la nuit le train passe ou c’est l’ancre qu’on lève ;
    Qu’importe ! on vient, on part ; le flot soupire : adieu !
    Qu’il arrive du large ou qu’il quitte la grève.
    Les roses vont éclore, et nous les cueillerons ;
    Les feuilles du jardin vont tomber une à une.
    Adieu ! quand nous naissons, adieu ! quand nous mourons,
    Et comme le bonheur s’envole l’infortune.
    V
    Lieux où mes lentes nuits aiment à s’écouler,
    Ô chère porte
    De mon Paris, déjà le vent a fait rouler
    La feuille morte.
    Bientôt sous la lueur de la lampe, aux reflets
    Du brasier sombre,
    Pensif, j’écouterai heurter à mes volets
    L’aile du Nombre.
    Et moi, que l’amitié, l’amour et la douceur,
    Tout abandonne,
    Je veux goûter, avec le tabac, le berceur
    Extrême automne.
    XI
    Quand reviendra l’automne avec les feuilles mortes
    Qui couvriront l’étang du moulin ruiné,
    Quand le vent remplira le trou béant des portes
    Et l’inutile espace où la meule a tourné,
    Je veux aller encor m’asseoir sur cette borne,
    Contre le mur tissé d’un vieux lierre vermeil,
    Et regarder longtemps dans l’eau glacée et morne
    S’éteindre mon image et le pâle soleil.

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  • Par La Voix de la Russie | La présence d’un laboratoire militaire américain en Géorgie entrave le développement des relations économiques avec la Russie, a déclaré le directeur du Service fédéral de veille sanitaire (Rospotrebnadzor) Guennadi Onichtchenko. Selon le haut fonctionnaire, les structures militaires américaines implantées sur le territoire géorgien ne sont pas contrôlées par les autorités du pays et exercent des activités interdites par les conventions internationales sur la biologie.

    0Le centre de recherche Lougar est l’un des organismes les plus secrets et les plus fermés de Géorgie. Construit en cinq ans avec des fonds américains, ce centre est entouré de légendes diverses. Les riverains se demandent pourquoi les Etats-Unis ont alloué 270 millions de dollars pour ouvrir un laboratoire médical dans un pays étranger. Cet argent n’a pas été dépensé par hasard. D’après les hypothèses les plus répandues, les Américains pourraient fabriquer des armes biologiques et chimiques sur le territoire de la Géorgie. Le rang des invités qui sont venus participer à l’inauguration du centre prouve l’intérêt des autorités américaines pour cet établissement. Parmi les invités, il y avait notamment le sous-secrétaire américain pour les armes chimiques et biologiques Andrew Weber. Ce centre est constitué pour moitié d’experts militaires et cela inquiète d’autant la population de la Géorgie.

    0« La population est très inquiète, car les Américains qui ne manifestaient aucun intérêt pour l’économie géorgienne, se sont soudainement passionnés pour la culture de souches bactériennes dans le pays et y exercent des activités secrètes », explique l’ancien ministre de la sécurité nationale de la Géorgie Valéry Khabourdzania. « Ce qui suscite le plus de soupçons, c’est l’activité des militaires américains en Géorgie. Personne ne leur a expliqué pour des militaires travaillent sur un site civil. »

    0Les rumeurs se répandent. La propagation du virus de la grippe aviaire en 2011, l’épidémie de rougeole à la fin de 2012, la peste porcine en 2013... Les Géorgiens lient tous ces virus avec l’activité du centre. Certains médias ont même évoqué l’hypothèse selon laquelle les Américains testeraient les virus sur la population. Personne ne croit que ces virus n’ont aucun lien avec le laboratoire et que les Etats-Unis l’ont construit uniquement pour surveiller la situation épidémiologique dans le pays.

    0« Mon père vit à la campagne. Et chaque année, des centaines de porcs meurent dans les villages d’un virus qui n’a pas été décelé dans le pays depuis plusieurs années », explique le politologue géorgien Artchil Tchkoïdzé. « Nous devrions étudier l’origine de ce virus. De préférence en collaboration avec les spécialistes russes. Nous devons savoir d’où provient ce virus. »

    0Artchil Tchkoïdzé s’inquiète d’autant plus que le directeur du laboratoire Guy Kamkamidzé a affirmé que la peste porcine n’a pas été constatée en Géorgie pendant 6 ans.

    0« La peste africaine n’a pas été décelée qu’en Géorgie. Il y avait des variations de ce virus. Cette maladie est arrivée dans le pays de l’étranger, probablement des pays d’Afrique. »

    0Ce laboratoire n’est qu’un maillon d’une grande chaîne d’établissements de recherches biologiques construits par les Américains dans un certain nombre de pays d’Europe, mais aussi en Thaïlande, en Egypte et au Kenya. Les Américains se guide sur leurs propres intérêts et savoir si ces établissements peuvent servir à la population locale ne les intéresse pas. T
    Ksenia Melnikova,

    http://french.ruvr.ru/2013_10_06/Un-laboratoire-biologique-americain-en-Georgie-suscite-des-interrogations-8191/

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  • QUE PENSER
    DE L’UNIVERSITE ESTIVALE D’ATTAC ?

    L’association altermondialiste ATTAC a tenu en juillet 2013 à Nîmes son université d’été. Le thème choisi était « Ruptures et transitions. Le temps est venu ». Alléché par ce titre prometteur j’ai participé de bout en bout aux 4 journées de conférences et de débats. Quoi de neuf sous le soleil altermondialiste ?

    L’euro

    Notre appartenance à la zone euro nous condamne à l’austérité sans fin et sans rivage avec tous les désastres économiques et sociaux qu’engendre l’austérité. Nous savons tous que l’état de nos finances publiques continue à s’aggraver et que le sort de la Grèce nous menace. Mais si quelques intervenants ont envisagé voire souhaité que la France sorte de la zone euro et si ATTAC n’a pas pu éviter complètement un court débat sur ce point, elle refuse toujours obstinément toute rupture avec l’euro et tout retour au franc.

    L’Union européenne

    ATTAC n’a jamais été aussi critique envers l’U.E.. Il y a quelques années elle considérait l’intégration européenne comme un projet initialement louable et qui aurait par la suite malheureusement dérivé entre les mains de dirigeants maladroits ou malintentionnés. ATTAC sur ce point est devenue plus lucide.
    La plupart des conférenciers et des intervenants ont admis que l’union de l’Europe occidentale a été dès l’origine, avec le soutien des USA, non une œuvre de paix mais une machine de guerre pour contenir et repousser le bloc soviétique et d’autre part une alliance contre les travailleurs, pour empêcher tout basculement d’un pays occidental dans le camp socialiste.
    De plus certains conférenciers ont démontré que les institutions européennes, outre qu’elles ignorent l’indispensable séparation des pouvoirs, ont été conçues dès l’origine pour tenir les peuples à l’écart des décisions et que les députés européens forment un parlement croupion dont la seule raison d’être est de donner une façade démocratique à une construction radicalement oligarchique et illégitime.

    Enfin conférenciers et intervenants ont presque tous convenu que l’Union européenne n’est pas réformable. J’étais loin de m’attendre à cet aveu.

    On devrait en conclure que rester dans l’Union européenne c’est donc renoncer à toute démocratie, à toute justice sociale, à toute indépendance envers les USA et l’OTAN et donc à toute diplomatie de paix. Mais seuls de rares conférenciers non membres d’ATTAC et quelques intervenants ont souhaité que la France quitte l’Union européenne. L’U.E. est inacceptable, la changer est impossible mais ATTAC veut pourtant y rester.

    Le libre-échange

    Il n’y a pas si longtemps, le libre-échange était considéré par ATTAC comme une fraternelle ouverture aux autres, une composante indispensable de l’internationalisme. Ces naïvetés de bibliothèque rose ont vécu. Ces dernières années ATTAC a pris conscience que le libre-échange n’est rien d’autre que le libéralisme dans le commerce international, la jungle dans les échanges entre nations, une jungle qui permet aux plus compétitifs de ruiner tous les autres. Invité comme conférencier François Ruffin ( du périodique « Fakir ») a finement remarqué que le libre-échange punit la vertu et récompense le vice. Les plus compétitifs sur le marché mondial sont en effet les plus vicieux :
    paradis fiscaux, adeptes du secret bancaire, Etats policiers qui traquent les militants ouvriers, traitent les salariés comme des esclaves, sacrifient leur environnement à la rentabilité industrielle, etc.

    Les pays socialement et écologiquement en pointe sont donc obligés, s’ils acceptent le libre-échange, de renoncer à leurs avancées et de s’aligner sur les plus pervers pour devenir compétitifs. J’ajoute que les frontières sont à un pays ce que la peau est au corps humain. Notre peau contrôle les échanges entre notre organisme et le monde extérieur. Elle laisse passer ce qui est salutaire (la sueur, par exemple) et fait barrage à ce qui est nocif , par exemple l’eau chargée de microbes quand nous prenons un bain de mer. Un pays qui détruit ses filtres douaniers au profit du libre-échange est comparable à un être humain qui accepterait d’être écorché vif.

    La seule alternative au libre-échange est le rétablissement des barrières douanières, le protectionnisme. Il n’y a pas de troisième voie. Une minorité grandissante au sein d’ATTAC veut rompre avec le libre-échange mais l’association et surtout ses dirigeants restent globalement hostiles au protectionnisme.
    ATTAC se veut de gauche, flétrit continuellement le capitalisme et le libéralisme mais en rejetant les barrières douanières elle reste dans le camp libre-échangiste, donc dans le camp du libéralisme qui est l’idéologie des grandes firmes transnationales. Les penseurs d’ATTAC ne semblent pas torturés par cette incohérence.

    La finance

    Depuis 2008 – naissance de la crise financière – la plupart des citoyens ont découvert la malfaisance, la perversité profondes de la sphère financière. La moraliser est impossible. La dérégulation, la mondialisation ont rendu la finance incontrôlable. Les Etats ne peuvent plus rien contre elle. C’est elle qui domine, contrôle, asservit les Etats. Rassurer, satisfaire les marchés financiers est devenu l’obsession des gouvernements qui se laissent ainsi quotidiennement dicter leur conduite par la finance. Il faut pourtant en finir avec les paradis fiscaux, le secret bancaire, le blanchiment d’argent sale, l’évasion fiscale. Pour garantir la transparence, mettre fin aux trafics immoraux, soumettre la finance aux Etats, à la puissance publique, à la souveraineté populaire, il est indispensable de nationaliser les banques et les compagnies d’assurance.
    Déjà en 1944 dans son programme, le conseil national de la résistance qui pourtant avait bien moins que nous expérimenté la perversité financière, exigeait la nationalisation des compagnies d’assurance et des grandes banques. Par chance, les traités européens n’interdisent aucune nationalisation. C’est la seule action décisive que nous puissions entreprendre sans avoir besoin d’une autorisation de Bruxelles. C’est donc à notre portée. En 2013, en cette sixième année de crise financière, comment se fait-il que les citoyens, les syndicats, les associations ne se soulèvent pas pour exiger cette nationalisation ?

    Pourtant dans les réunions plénières et dans les nombreux ateliers consacrés par l’université estivale d’ATTAC à la finance et à la monnaie, personne à part moi n’a réclamé cette nationalisation. Consternant. ATTAC peut-elle se contenter d’observer l’activité des banques, leur lobbying à Bruxelles et de dénoncer leurs forfaits ? Susan George, figure de proue de l’altermondialisme, nous a présenté comme « admirable » l’ONG « finance watch », simple observatoire de la finance, sans être gênée par le fait que cette ONG est partiellement financée et donc tenue en laisse par la commission de Bruxelles.

    Conclusion

    Comment expliquer qu’ATTAC recule devant toutes les ruptures qu’exige la crise du monde contemporain ? Si on s’en tient aux discours oraux ou écrits d’ATTAC on pourrait croire que son ennemi principal est le capitalisme néo-libéral. Erreur. Les vraies bêtes noires de l’altermondialisme sont les nations et le nationalisme, considérés comme l’horreur suprême, le mal pur. Peter Wahl, membre fondateur de la section allemande d’ATTAC, invité comme conférencier à l’université estivale, s’est vanté au micro de n’avoir jamais chanté l’hymne allemand et de systématiquement soutenir, lors des matches de foot, l’équipe étrangère opposée à l’équipe allemande. Il fut chaleureusement applaudi. Les militants d’ATTAC, ONG mondiale, mettent leur fierté à rejeter tout patriotisme et se veulent citoyens du monde. Un altermondialiste est par définition amoureux de la mondialisation dont il ne critique que le caractère libéral. Il croit, comme on croit au père Noël, qu’un « autre monde », une autre mondialisation, sont possibles.

    L’ennui est que, sans la destruction libérale des frontières par le libre-échange, la mondialisation n’existerait pas. Telle est la contradiction fondamentale qui paralyse ATTAC et l’empêche de faire les choix qui s’imposent. Sortir de l’euroland et de l’U.E. , rétablir aux frontières des protections douanières est devenu indispensable mais ce serait une rupture avec l’intégration européenne et la mondialisation très chères toutes deux à ATTAC. Nationaliser le secteur financier est tout aussi indispensable mais ce serait une issue nationale à la crise mondiale de la finance. ATTAC ne peut rien objecter à cette nationalisation mais répugne affectivement à une solution « nationaliste » de la crise financière.

    J’aimerais qu’ATTAC réfléchisse à ce qui suit :Rien n’est aussi mondial que l’environnement. Le soleil, le vent, les fleuves, les courants marins, les migrations des oiseaux, les secousses sismiques et le climat ignorent totalement les frontières humaines.

    Pourtant les écologistes les plus lucides ont depuis longtemps compris que les problèmes mondiaux doivent être résolus localement. Penser globalement, planétairement mais décider et agir localement est leur devise. Car c’est à l’échelon local qu’avec le minimum d’effort on obtient le maximum de résultats. Comme le préconise Pierre Rabhi, soyons tous des colibris accomplissant chacun notre petite tâche locale. Ce sont des milliards de colibris déversant tous, là où ils vivent, leur becquée d’eau sur les flammes qui pourront éteindre l’incendie planétaire. Cultivons chacun écologiquement notre jardin. C’est la meilleure contribution possible à la bonne santé de la planète. Ne gaspillons pas une précieuse énergie et ne multiplions pas les gaz à effet de serre en nous déplaçant sans cesse en foule de Seattle à Cancun et de tous les sommets altermondialistes à tous les forums mondiaux. Nous savons tous dans quel sens les comportements doivent changer pour sortir de la crise. Changeons donc de comportement.

    Ce sont les firmes multinationales qui ont imposé la destruction des frontières, le libre-échange, l’intégration européenne, l’euro et la mondialisation libérale pour disposer d’un immense marché à leur dimension où ces firmes apatrides puissent se déployer et trafiquer sans entraves. Cette mondialisation, loin d’être souhaitable, uniformise l’humanité, détruisant cette inestimable richesse qu’est la diversité culturelle. La mondialisation détruit aussi toute souveraineté populaire car l’intervention citoyenne, le contrôle des électeurs sur les élus, la participation des citoyens aux décisions publiques, la démocratie directe, ne sont possibles qu’à l’échelle locale. ATTAC a évolué et évoluera sans doute encore. Elle finira tôt ou tard par rompre avec son amour de jeunesse : l’euromondialisme. Le plus tôt sera le mieux.

    Robert CLAVIJO

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  • un économiste répond à la question

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  • Et il va falloir changer les textes des poésies (enfin, celles qui ne seront pas carrément interdites pour cause de "signe religieux ostentatoire")
    ainsi : « Les feuilles mortes se ramassent à la pelle »
    va devenir
    « Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
    Avant l’amende, bien sûr »
    Ah ? ça va occuper des pieds en plus et du temps de mélodie. Mais on peut couper ailleurs, par exemple « et les regrets aussi » est psychologiquement incorrect !
    De nos jours il est interdit (il est même interdit par la Loi) d’éprouver des regrets pour un amour mort, donc on supprime ; et voilà.

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  • Une vaste campagne de déstabilisation économique et politique est engagée, assez semblable à celle que connut le Chili de Salvador Allende: sabotages électriques, économiques, violences de rue, organisation de pénuries de produits de base, d'une spéculation tous azimuts... L'objectif de l'opposition est de créer un climat de chaos qui permette à la fois de gagner les prochaines élections municipales, de défigurer l'image extérieure d'un pays qui serait devenu "dangereux", "incertain", "liberticide". Le grand parti de l'opposition: Fedecamaras, l'équivalent du Medef, flanqué de la droite, de l'extrême droite et de trois partis affiliés à l'ex Internationale socialiste, compte sur cette stratégie pour susciter à terme et si nécessaire, une intervention des Etats-Unis, pas forcément armée.

    L'autre axe de cette stratégie "à la chilienne" est l'élimination physique du nouveau président Nicolas Maduro, qui a acquis un poids et une dimension qui inquiètent "l'empire". Washington et ses satellites considéraient ce "vulgaire chauffeur de bus", ce "syndicaliste primaire", comme incapable de prendre la relève de Chavez. Il est vrai que le défi était et reste énorme, mais Nicolas Maduro s'avère compétent, lucide, énergique et innovateur. Il a mis en place "le gouvernement de rue" et s'attaque enfin concrètement à l'insécurité, la corruption...Il est donc l'homme à abattre pour liquider la révolution.

    L'affaire de l'AIRBUS 319 CJ, acheté en 2002 à Airbus, s'avère très troublante. L'avion présidentiel est resté récemment cinq mois en France pour révision. Il est revenu au Venezuela avec une fuite de carburant et "un problème sur une aile". Des anomalies (sabotages?) détectées par la Sécurité et les techniciens vénézuéliens. Un porte-parole d'Airbus a répondu à Caracas que l'avion avait été effectivement révisé en France mais qu'Airbus "ne s'occupe pas de la maintenance". Alors qui? Réponse peu satisfaisante... Chacun connaît la compétence du personnel d'Airbus et son niveau d'exigence. Que s'est-il donc passé? La direction d'Airbus doit s'expliquer en tant que telle, à visage découvert, sinon elle pourrait être accusée de complicité de sabotage et de tentative d'homicide sur la personne du président vénézuélien, et se retrouverait dans de sales draps...
    Cette nouvelle affaire d'avion présidentiel vénézuélien, après celle de l'avion du président bolivien Evo Morales, doit susciter une solidarité redoublée des démocrates français avec ces pays et ces peuples engagés dans la construction, dans un cadre démocratique, pluraliste, pacifique, d'un "socialisme d'aujourd'hui".

    * Retrouvez toutes les chroniques de Jean Ortiz

    Jean Ortiz, universitaire

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  • Par Don-Georges Pintrel (avocat), pour le collectif “Nos Libertés”, le 1er septembre 2010.

    Trop longtemps, il a fallu renoncer aux espoirs d’une loi qui soit enfin appliquée sans faille, ce que souhaitent, évidemment, tous les Français honnêtes. Lorsqu’ils exprimaient ce vœu, on ne pouvait en contester l’évidente légitimité. Mais, on leur expliquait que le seul moyen d’obtenir le respect absolu de la loi serait de mettre un policier derrière chaque Français, ce qui est tout simplement impossible. Une telle mesure serait non seulement très impopulaire, mais, en outre, invraisemblablement coûteuse, ce qui, en ces temps de rigueur budgétaire, empêche même d’y songer. Un médecin incapable de guérir une maladie, qui invite son patient à continuer de supporter ses souffrances, ne procède pas autrement. Heureusement, la découverte des secrets de « l’obéissance totale », qui va de paire avec la tolérance zéro, permet aujourd’hui d’envisager d’apporter une vraie réponse à ceux qui en ont assez de voir persister une certaine dose de délinquance.

    Cette méthode révolutionnaire a été mise en œuvre, à titre expérimental, par le décret prononçant l’interdiction de fumer dans tous les lieux publics, y compris les bars et les restaurants, effective depuis le 1er janvier 2008. Le résultat en a d’autant plus étonné les observateurs qu’il s’est agi de mettre un terme à une habitude ancestrale, qui s’est totalement évanouie du jour au lendemain : fumer dans les lieux publics, notamment les bars et restaurants. L’exploit est d’autant plus appréciable, qu’on connaît le naturel désespérément indiscipliné des fumeurs. Mais, ceux qui ont été surpris ne l’ont été que parce qu’ils ignoraient les principes de l’obéissance totale, qui ont été appliqués avec cette interdiction. La méthode en est expliquée ici avec un maximum de simplicité.

    Pour s’appliquer efficacement, la loi doit pouvoir se dire en quelques mots. S’il s’agit d’un interdit, il doit être résumé en une phrase au journal de 20 heures, qui tient lieu de journal officiel pour la plupart des gens : « À partir du 1er janvier 2008, il est interdit de fumer dans tous les lieux publics, y compris les restaurants, hôtels et bars ; le fumeur violant l’interdit payera une amende de 68 euros et le patron de l’établissement une amende de 164 euros ». Le quotidien régional du lendemain rappellera l’information en si gros titres que même le passant qui ne l’achète pas pourra la lire sans s’arrêter. Personne n’aura pu échapper au message, martelé sur toutes les chaînes de télévision, et tout le pays, jusqu’au plus modeste de ses résidants, était donc capable de le comprendre, de l’énoncer et donc de le relayer, amplifiant ainsi sa diffusion. La date d’entrée en vigueur du texte ayant été rappelée aussi souvent que la règle, elle aussi était connue de tous. Cet ensemble simple, composé d’un interdit et d’une date, pouvait faire s’afficher dans l’esprit de chaque Français, un compte à rebours semblable à celui qui précède les jeux olympiques ou n’importe quel événement d’importance.



    Néanmoins, il ne suffit pas à une règle d’être simple et connue de tous, pour être totalement effective. Celui qui doit la respecter peut la connaître parfaitement et néanmoins la violer délibérément. Il en allait ainsi, hélas, de toutes les lois, avant la découverte des principes de l’obéissance totale. Au mieux, elles étaient appliquées dans une large mesure, voire dans une très large mesure, mais il restait toujours, à la marge, une quantité plus ou moins importante d’infractions non sanctionnées, qui laissait persister les troubles que la loi se veut d’empêcher. En effet, tant que la répression n’est assurée que par les forces de l’ordre, il reste un espace pour le choix, celui d’enfreindre la loi ou pas. Et par son rendement insuffisant, l’application de la loi par les seules forces répressives classiques est, il faut le constater, totalement inefficace pour lutter contre cette criminalité de résidu. Même déployés en masse et spécialement affectés à la tâche d’appliquer l’interdiction de fumer dans les bars, des agents de police ne pourraient être dans tous ces endroits de la ville où les Français avalent un café ensemble, avant d’aller travailler, mais également les salons de coiffure par exemple. On verrait arriver les policiers, et ils ne pourraient stationner dans un établissement sous peine d’omettre de contrôler d’autres lieux concernés par l’interdiction. Certains en profiteraient pour allumer leur cigarette dès qu’ils auraient le dos tourné, et cela en serait fini des espoirs d’une loi, enfin, totalement appliquée. Le maillon manquant, c’est la surveillance citoyenne permanente et la responsabilité pour la faute d’autrui. C’est tout le secret de la loi interdisant le tabac dans les lieux publics : contraindre de simples citoyens, qui n’ont jamais choisi d’exercer des fonctions répressives, à s’impliquer dans le contrôle du respect de l’interdit, tout simplement en les punissant si un autre commet une infraction.

    Il n’est évidemment pas question de donner à de simples citoyens des pouvoirs de police. Mais cela est inutile : il suffit de désigner une personne qui, sans méconnaître personnellement un interdit, sera punie si une autre personne commet une infraction : une responsabilité pour les actes d’autrui, dont l’efficacité s’explique très simplement à travers notre exemple : Le fumeur sait que le patron sera puni s’il fume dans son établissement. Quoi qu’on puisse penser du sans gène des fumeurs, le fumeur, de lui-même, évitera qu’autrui soit puni plus que lui par sa faute, et beaucoup s’astreindront déjà à respecter la règle avec un zèle supérieur à l’accoutumée. Restent ceux qui continueront de violer la règle par inadvertance, ou de manière machinale. Le cafetier ou le coiffeur rappelleront alors à l’ordre ceux qui, par leur comportement, les exposent à une sanction. Il est ainsi devenu un agent contraint de la répression, bien plus efficace que la police et la gendarmerie réunies, car il peut exercer ses fonctions en permanence, au même endroit, sans être jamais distrait de sa mission par d’autres nécessités d’intervention. Toute sa mission se limitera à la surveillance. Ceci oblige le cafetier, non plus seulement à regarder les tables pour voir s’il convient de servir ou de débarrasser, mais aussi les clients (tous, tout le temps). Force est de constater que ce maigre inconvénient est largement compensé par les résultats obtenus.

    Le fait de savoir si les cafetiers et les coiffeurs sont satisfaits d’être désormais pénalement astreints à cette fonction répressive pour le compte de l’État, et ce pendant la totalité de leur temps de travail, reste incertain. Un sondage nous renseignerait probablement à ce sujet. Il semble, cependant, improbable qu’ils apprécient d’être sanctionnés si c’est une autre personne qu’eux qui commet une infraction. Mais, concernant le fumeur, la réponse est assurément négative : s’il viole l’interdit, il devra non seulement supporter sa propre peine (une amende), mais en outre la culpabilité d’avoir fait supporter à un autrui innocent une peine supérieure à la sienne. Il s’agit d’une nouvelle forme de peine, d’un type qui ne semblait pas connu auparavant, et visant à accroître la culpabilisation du contrevenant : « la peine infligée à autrui, par votre faute ! » Ceci constitue l’une des clés de la science de l’obéissance totale : un complément de dissuasion que la peine pour votre propre faute n’apportait pas. Elle n’est pas dépourvue d’effets pédagogiques, car, s’il en doutait encore, le fumeur ne pourra plus nier désormais qu’il « nuit à son entourage », lequel est puni sous ses yeux par sa propre faute.

    À ce stade, vous avez compris que l’efficacité de la méthode repose entièrement sur le principe d’une pénalité par la faute d’autrui. Pourquoi alors, punir aussi le contrevenant direct (le fumeur), sachant que même sans cela, il s’astreindra à respecter la règle ? Apaisez vos inquiétudes. Il n’est aucune dose de sadisme inutile dans le fait d’appliquer, en plus de la peine à quelqu’un d’autre à cause de vous, une peine de type classique (dont on connaît les imperfections) : la peine pour votre faute. Cette dernière, jadis utilisée comme unique outil de dissuasion, joue ici un rôle dans la prévention d’autres infractions, telles que les injures ou les violences entre particuliers. Sans cette précaution en effet, il serait à craindre que l’application d’une sanction au seul surveillant pénalement contraint, provoque chez lui un sentiment d’injustice, voire une certaine agressivité vis-à-vis de celui par la faute duquel il a été puni, si cet être doublement nuisible (car il fume et fait punir les autres) n’est pas, lui aussi, quelque peu sanctionné. C’est ici que la peine de type classique, la peine pour votre faute, retrouve une certaine utilité : elle évite au surveillant pénalement contraint d’avoir à punir lui-même, par l’insulte ou la violence, celui par la faute duquel il a été châtié. C’est donc à ce prix, que le système atteint la perfection souhaitée. Et comme, dans un pays démocratique de tradition humaniste, les gouvernants ne perdent jamais de vue qu’on ne doit concevoir de sanctions qui ne soient strictement limitées à ce qui est nécessaire, cette peine peut être inférieure à celle infligée au citoyen surveillant.

    Par l’effet de la responsabilité par la faute d’autrui, l’ombre de la sanction suffit à effrayer, et le fumeur, et le citoyen chargé de le surveiller. Nous connaissons tous le résultat concernant l’interdiction de fumer dans les lieux publics : le jour « J », on s’est même étonné que l’interdiction soit si instantanément et totalement appliquée sur tout le territoire. On ne peut que s’incliner devant l’efficacité du texte. La responsabilité par la faute d’autrui et la surveillance citoyenne, ont produit un effet immédiat d’obéissance totale, sur une population pourtant connue pour son naturel tout particulièrement indiscipliné : les fumeurs. Les bars, restaurants, salons de coiffure, et autres établissements recevant du public, sont ainsi devenus, instantanément, parfaitement hygiéniques. Cela s’est produit par l’usage d’une méthode d’obéissance totale, en contraignant de simples citoyens à surveiller d’autres citoyens, et cela tout simplement en les rendant pénalement responsables des actes d’autrui. Et ceci sans que cela coûte un centime d’euro à la collectivité nationale…

    Vous pouvez essayer cela chez vous, avec vos enfants si vous en avez plusieurs. Assignez à l’un d’eux une obligation nouvelle de prudence, la plus juste et la plus légitime que vous puissiez imaginer, comme ne pas courir avec des ciseaux et enjoignez à un autre de veiller à ce que le premier respecte cette obligation. Pour toute infraction à la règle, promettez au surveillant une sanction supérieure à celle encourue par celui qui aura violé l’interdit. Vous venez d’instaurer chez vous la surveillance citoyenne. La sécurité reste assurée par vous, l’autorité légitime, mais vous y avez ajouté la surveillance citoyenne pour les rares minutes où vous n’aurez pas un œil sur vos enfants. Vous pourriez par exemple punir votre aîné de deux semaines de privation de sortie parce que son frère a couru avec des ciseaux, cependant que ledit petit frère ne sera puni que trois jours parce qu’il n’est que le contrevenant. Vous menaceriez certes le grand de le punir pour la faute de son frère, mais vous seriez assuré de sa totale collaboration : encourant une peine par la faute d’autrui, il sera évidemment soucieux de veiller à ce que cet autrui ne commette pas de faute, et ne manquera pas de le surveiller avec zèle, même si c’est sans aucun enthousiasme.

    Vous adjoindre un nouveau collaborateur affecté à la surveillance de votre enfant ne vous aura coûté ni argent de poche supplémentaire, ni concession d’avantage d’aucune sorte. Il n’y a eu aucun prix à payer, car ce n’est pas par la persuasion que vous êtes parvenu à votre but, mais par la contrainte : la menace de subir une sanction par la faute d’autrui. Vous n’avez même pas été obligé de partager avec votre enfant une quelconque parcelle de votre autorité parentale. Il vous aura suffi d’user d’une seule et simple règle : lui annoncer qu’il sera puni, si son frère commet une faute. Et vous aurez tout dit. D’un point de vue éducatif, vous lui aurez appris les rudiments de l’obéissance totale. Il ne faut pas douter, en effet, que la méthode qui a permis, pour la première fois dans l’histoire, d’obtenir sans intervention des forces de l’ordre, le respect instantané et total d’un interdit, sera appliquée dans des domaines bien plus importants que la lutte déjà fondamentale contre le tabagisme. Vous aurez donc également armé votre aîné pour l’avenir. En outre, vous pouvez observer qu’une fois transformé en citoyen surveillant, votre enfant peut se voir assigner de nouvelles tâches de contrôle, et accroître son efficacité. Il en sera ainsi pour les cafetiers, auxquels il sera bientôt imposé de contrôler l’alcoolémie des consommateurs.

    Le gouvernement n’a pas déposé de brevet pour le procédé, qui est dès lors dans le domaine public. Ne soyez pas idiot : vous pouvez parfaitement, à votre échelle, en faire autant, dans d’autres domaines. Par exemple, votre enfant qui a admis le principe d’être désormais un « citoyen surveillant » pourra être ensuite invité, par les mêmes méthodes d’obéissance totale, à contrôler si son petit frère a fait ses devoirs, au besoin en consultant son cahier de texte. Il s’agirait là encore de protéger un intérêt d’une utilité publique incontestable : l’éducation des mineurs, qui passe malheureusement par le fait de « faire ses devoirs ». Il est même inutile d’inventer de nouvelles sanctions, qui ne feraient que vous obliger à un effort d’attention supplémentaire au moment d’appliquer la punition appropriée : il vous suffit, là encore, de punir le grand (le surveillant) d’une privation de sortie de deux semaines si son frère n’a pas fait ses devoirs, et le petit pendant trois jours seulement, car lui, n’a « seulement » pas fait ses devoirs. Si, manquant à son devoir de surveillance, le grand est puni par la faute de son frère, il nourrira certes de la rancune contre ce dernier, surtout à partir du moment où le petit aura fini de purger sa peine, alors que lui restera retenu par l’effet de la sanction accrue, qui lui est infligée. Mais à l’avenir, il ne s’en montrera que plus assidu à son devoir de surveillance, et enjoindra même à son frère de faire son travail si ce dernier montre les signes d’une paresse naissante, qui laisse prévoir une récidive à effets collatéraux non désirés. D’un point de vue pédagogique, on peut noter que votre cadet aura appris que « ne pas faire ses devoirs », comme fumer, « nuit à son entourage ». À n’en point douter, un tel bagage l’armera aussi pour l’avenir.

    D’aucuns tenteront de vous culpabiliser en vous faisant remarquer que vous avez instauré la loi martiale dans votre maison, ou que vous obtenez l’obéissance de vos enfants en les menaçant de commettre à leur encontre une injustice criante. Les excès de leur langage ne feront que traduire leur absence d’argument face à la totale efficacité de la méthode. Vous avez certes un tout petit peu plombé l’ambiance dans votre maison, en remplaçant l’amour fraternel par la surveillance fraternelle. Mais vous n’aurez qu’à leur faire remarquer que les effets socialement positifs de l’amour fraternel n’ont jamais été démontrés, alors que ceux de la surveillance fraternelle ne sont plus à prouver. Et si, à court d’arguments, ils mettent en évidence que toute gaîté ne peut que disparaître dans une maison soumise à de telles méthodes de commandement, la réponse sera la même : il n’existe aucune preuve scientifique démontrant que la gaîté présente une utilité sociale quelconque. L’esprit le plus primitif est même capable de concevoir que la gaîté n’a jamais aidé à nous prémunir contre aucun risque d’intérêt public. Il n’existe même aucune autorité scientifique nationale ou internationale qui s’y soit jamais intéressée. La réduire ne présente aucun inconvénient prouvé.

    Si, par ce qui ne semble plus pouvoir résulter que de pure mauvaise foi, vous continuez de douter des bienfaits de l’obéissance totale, c’est que vous devez, par exemple, penser que le plan vigipirate (qui n’impliquait encore aucun citoyen non affecté par son métier à des fonctions répressives), avait été justifié par la peur du Terrorisme. Or, on peut observer ici que c’est la lutte contre le tabagisme qui a suffi pour justifier la mise en œuvre de méthodes d’obéissance totale, consistant à contraindre des citoyens à devenir les garants de l’application de la loi pénale, par la punition par la faute d’autrui. Jusqu’au 1er janvier 2008, c’est-à-dire bien après la fin du paléolithique, l’ordre public et la lutte contre les fléaux de notre temps avait été assurée sans qu’il soit recouru à aucun procédé d’obéissance totale. S’ils évoquent la responsabilité des parents du fait de leurs enfants, vous pourrez souligner leur erreur car cette responsabilité répond à une obligation naturelle remontant à la nuit des temps (surveiller ses enfants), et de surcroît, elle se limite au paiement de la vitre qu’ils ont pu casser, et n’inclut pas le fait de subir une peine : elle ne constitue pas un cas de recours à une méthode d’obéissance totale, ce qui impliquerait que des citoyens soient responsables de la surveillance des enfants des autres, sous la contrainte pénale : ce n’est pas encore le cas. Par contre, il n’existe pas d’obligation « naturelle » et ancestrale des cafetiers et coiffeurs d’en faire de même en matière de tabagisme, ni d’aucun autre métier vis-à-vis d’aucun citoyen, hormis les policiers et les gendarmes, mais ce n’est pas de cela dont il s’agit ici.



    « Imaginez 20 ans pour un assassin et 40 ans de prison pour le citoyen chargé de veiller à ce que son voisin ne commette pas d’assassinat ! » Si vous êtes plus posé, vous vous contenterez de remarquer que si vous risquiez 40 ans de prison à cause de votre voisin, vous ne pourriez pas vous empêcher d’avoir un œil permanent sur lui et de toujours vous assurer qu’il vit en paix avec ses relations. À ceux qui vous reprocheraient votre zèle, vous rappelleriez qu’une peine de 164 € suffit à convaincre les cafetiers et les coiffeurs d’en faire autant. Vous poursuivrez en déplorant que l’acte de « surveiller son concitoyen » puisse être désormais une valeur sociale supérieure à « la protection contre le tabac », puisque c’est le seul sens possible d’une peine plus grave pour le surveillant que pour celui qui viole la règle. Vous constaterez également que jusqu’à présent, l’État est à peu près parvenu à maintenir l’ordre par ses propres moyens, sans distraire les administrés de leurs activités naturelles en les forçant à lui prêter main-forte par la contrainte pénale, en dehors des périodes de guerre. Et, que vous sachiez, les moyens donnés aux forces de l’ordre pour assumer leur mission n’ont pas fait l’objet d’une réduction notable au cours des dix, vingt et même cent ans écoulés. Vous serez alors « décomplexés », et constaterez même que vous serez redevenu l’égal d’un partisan de l’utilisation des méthodes d’obéissance totale et de la citoyenneté vigilante. Ni plus, ni moins. Dans le contexte actuel, il s’agit d’une promotion évidente, car à la différence de ce dernier, ce ne sont pas vos idées qui sont inscrites dans la loi, mais les siennes.

    Si enfin, vous êtes définitivement un être antisocial, décidé à faire entendre votre voix, il ne faut pas douter que se produiront, de temps à autre, des rencontres délicates avec des gens qui ne partagent pas votre opinion. Un président d’association de lutte contre le tabagisme par exemple, ou pire : un ancien fumeur, ou la veuve d’une personne décédée d’un cancer du poumon. Dans un face à face, d’homme à homme, avec un partisan de la lutte contre le tabagisme, même hostile, vous devrez conserver votre sang-froid et rappeler que votre aversion pour les méthodes d’obéissance totale ne remet nullement en cause votre attachement à la lutte contre le tabac ni aucun autre fléau. Et vous pourrez le dire de manière d’autant plus convaincante que c’est certainement vrai. Vous estimez simplement que pour lutter contre le terrorisme, vigipirate s’est contenté d’appeler les citoyens à être « vigilants » (de telles affiches figurent encore, actuellement, dans le métro et le RER). Mais on n’est pas allé jusqu’à contraindre qui que ce soit à la surveillance d’un autre, sous la peine d’être puni par sa faute. Il s’agissait alors de lutter contre le terrorisme, à une époque où, malheureusement, la crainte d’actes terroristes pouvait le justifier. Mais, même au plus fort de la menace terroriste, il n’a jamais été question d’obliger un seul Français à devenir un agent de répression par la contrainte pénale, par la faute d’autrui qui plus est. Pour faire face à un péril comme le terrorisme, ce nouveau raffinement pénal n’a pas été nécessaire. Et vous pensez que ce n’est a fortiori pas la lutte contre le tabagisme, ni aucune autre cause d’intérêt public, qui justifie la surveillance citoyenne sous la contrainte pénale par la faute d’autrui, du moins en temps de paix.

    Supposons qu’il vous soit donné d’être en position de discuter librement avec un policier farouche partisan de la tolérance zéro, dans une situation dans laquelle vous ne risquez pas d’être sanctionné pour une incivilité quelconque (comme le fait de ne pas posséder un gilet jaune aux normes CE dans votre boîte à gants) : ne renoncez pas. Annoncez-lui que ses intérêts corporatistes coïncident très exactement avec vos idées. Et apprêtez-vous à contempler son regard médusé, car c’est vrai. En effet, l’extension de la méthode d’obéissance totale et la fabrication de surveillants citoyens qui en résulte provoquerait immanquablement la réduction des effectifs des forces de l’ordre, devenues de moins en moins utiles, dans un monde où les citoyens se surveillent et se sanctionnent eux-mêmes. Il est même à prévoir que les impératifs budgétaires conduiront l’administration à réaliser, beaucoup plus vite qu’on le pense, qu’il faut accélérer le mouvement de remplacement des agents auxquels il faut payer un traitement, même insuffisant, par des citoyens dont la collaboration est acquise par la seule contrainte pénale, qui ne coûte que trois lignes d’encre aux rédacteurs du journal officiel et, en plus, parviennent à un degré d’efficacité qu’aucune troupe d’élite de la gendarmerie nationale n’avait jamais atteint. Sans extrapolation, on peut même penser que les partisans de la surveillance citoyenne lui apparaîtront désormais comme des êtres dangereusement subversifs : vous aurez fait faire un grand pas pour votre cause.

    Si vous estimez que les précautions liées au tabagisme ne valent pas un quelconque investissement personnel de votre part, ou même si la fumée du tabac vous incommode, pour la dernière fois, nous estimons utile de vous rappeler que les enjeux dont nous parlons ne sont en rien liés à la lutte contre le tabac. Pour vous déterminer, il faut vous souvenir qu’ils sont uniquement relatifs à la fin de la surveillance citoyenne pénalement contrainte par la punition pour la faute d’autrui. Même si vous êtes un ardent lutteur contre la fumée du tabac, la question qui se pose à vous est : exigez-vous le respect de vos valeurs par l’obéissance totale, la surveillance citoyenne et la punition pour la faute d’autrui ?

    Vous êtes partisan des méthodes d’obéissance totale : c’est votre droit. Nous sommes en démocratie et vos idées sont légitimes, quand bien même elles déplairaient à certains. Vous pouvez même décider de ne pas vous endormir sur vos lauriers, et militer pour leur application à toutes les causes d’intérêt public : crottes de chiens, aboiements, téléphones portables, cris, insultes, crachats, etc. Vous savez à présent que la méthode est réutilisable dans tous les domaines, et surtout, qu’elle permet une obéissance totale et donc une efficacité absolue. L’argument unique de l’efficacité facilitera même votre démarche militante. Comme la loi sera appliquée « totalement », il ne sera plus besoin de tolérer quoi que ce soit : c’est ainsi qu’on aura réalisé la tolérance zéro. Les Français, se surveillant mutuellement, sous la peine d’être réprimés les uns par la faute des autres, concourront ainsi ensemble, dans une fraternité vigilante, au bien commun. Et vous pouvez commencer d’imaginer le monde parfait dont nous rêvons tous, où même la tolérance serait devenue inutile.

    Épilogue : notez que depuis que j’ai écrit ce texte, la méthode de l’obéissance totale par la punition pour la faute d’autrui a fait des petits : on peut être « civilement responsable » de l’amende due par la faute d’un autre. Par exemple, si quelqu’un conduisant votre voiture, a commis un excès de vitesse, et que vous refusez de révéler son identité. Plus récemment, était évoquée l’idée de sanctionner pénalement les parents dont les enfants mineurs ne respecteraient pas les obligations de leur contrôle judiciaire...

     

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  • Eurofascisme: Le premier ministre grec Antonis Samaras réclame l’interdiction des partis qui veulent sortir la Grèce de l’union européenne et de l’OTAN, visant ainsi en premier lieu le Parti Communiste Grec (KKE), ainsi qu’Antarsya et le Plan B (fraction de Syrisa s’étant prononcée pour la sortie de l’UE et de l’euro).

    A l’heure où après une très longue période de laissez faire tenant de la promotion, le gouvernement fait mine de réagir contre le parti fasciste de l’Aube Dorée forcé par la levée de bouclier face au meurtre de Pavlos Fyssas, cette annonce de Samaras – concomitante de la remise en liberté de plusieurs député de ce mouvement – traduit surtout la fascisation croissante de ce régime aux ordre de l’UE, révélant une fois de plus au passage la nature profondément totalitaire de cette construction capitaliste supranationale qu’est l’Union Européenne.

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  • 8/10/2011 pour poster ces lettres il va falloir que je cherche : les boites à lettres deviennent de plus en plus rares, sous le capitalisme, sous le Libéral-fascisme. Aussi rare, non pas que les églises, car il y en a encore ! aussi rares que les gares; non, non plus, il n'y a pas encore de caméras de vidéo-surveillance pour vous zieuter, ni de soldats à mitraillettes, vous ne risquez pas encore de vous faire arrêter, tabasser, tuer à coup de taser chaque fois que vos vous essayez de déposer votre courrier ! Mais ça viendra …

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