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prince des poètes
En France plusieurs poète reçurent le titre de "Prince des Poètes"; ça n'est pas une référence, Appolinaire ne l'a pas eu ! ni Prévert, ni Jules Laforgue, ni Hugo, et saint-john Perse l'a refusé.
Mais, bon voici la liste :
- 1885 - 1894 : Leconte de Lisle, né en 1818.
- 1894 - 1896 : Paul Verlaine, né en 1844, à la suite d'un référendum organisé par Maurice Barrès auprès des hommes de lettres"cite_crochet">.
- 1896-1898 : Stéphane Mallarmé, né en 1842.
- 1898-1912 : Léon Dierx, né en 1838, élu Prince des poètes en 1898"cite_crochet">. À la mort de Stéphane Mallarmé (1898), Lion Dierx fut élu « Prince des Poètes », à la suite de deux enquêtes parallèlement menées par la Plume et par le Temps. http://miiraslimake.over-blog.com/article-mon-ame-104066013.html
- 1912-1960 : Paul Fort, né en 1872 - élu à 338 voix"cite_crochet">.
- 1960 : Jules Supervielle, né en 1884.
- 1960 - 1963 : Jean Cocteau, né en 1889.
- …
- 1972 - 1978 : Maurice Carême, né en 1899.
- 1978 - 2001 : Léopold Sédar Senghor, né en 1906.
Aujourd'hui je mettrai Maurice Carême :
Il voulut peindre une rivière ;
Elle coula hors du tableau.
Il peignit une pie grièche ;
Elle s’envola aussitôt.Il dessina une dorade ;
D’un bond, elle brisa le cadre.Il peignit ensuite une étoile ;
Elle mit le feu à la toile.Alors, il peignit une porte
Au milieu même du tableau.Elle s’ouvrit sur d’autres portes,
Et il entra dans le château.Il arrive que, rentrant tard
Par les longues routes du soir,
Les chevaux tout à coup s'arrêtent,
Et, comme las, baissent la tête.
Dans le charette, le fermier
N'esquisse pas le moindre geste
Pour les contraindre à se presser.
La lune, sur les blés jaunis,
Vient lentement de se lever,
Et l'on entend comme le bruit
D'une eau qui coule dans l'été.
Quand les chevaux rentrent très tard,
Le fermier ne sait pas pourquoi,
Le long des routes infinies,
Il les laisse avidement boire
Aux fontaines bleues de la nuit.(BRABANT)
Il entendit la mort
Derrière cette porte,
Il entendit la mort
Parler avec la morte.Il savait que la porte
Etait mal refermée
Et que, seule, la mort
En possédait la clé.Mais il aimait la morte
Et quand il l’entendit,
Il marcha vers la porte
Et l’ouvrit. Il ne vitNi la mort ni la morte ;
Il entra dans la nuit
Et doucement, la porte
Se referma sur lui.(PETITES LEGENDES)
(Maurice Carême)
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