• Las de se faire accuser d'être un gouvernement de néo-nazis, d'antisémites, d'admirateurs du génocidaire des polonais de Volhynie Stepan Bandera, le nouveau gouvernement ukrainien a décidé de contrer cette mauvaise image et pour ce la de frapper un grand coup.
    Aussi le nouveau premier ministre du nouveau régime d'Ukraine a décidé pour qu'on ne l'accuse plus d'être des nazis antisémites et xénophobes que désormais la langue officielle du nouvel Etat d'Ukraine ne serait ni l'ukrainien ni le russe mais l'espéranto !
    Mais comme il a quand-même gardé ses atavismes autoritaires, il a décidé qu'à partir de demain, tous les fonctionnaires ukrainiens devront avoir suivi un cour accéléré d'Espéranto afin d'être opératrionnel. Tout usage d'une autre langue sera punis du licenciement FMI-esque du fonctionnaire considéré.

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • Partager via Gmail

    votre commentaire
  • Vladimir Poutine s’est adressé aux députés de la Douma, aux membres du Conseil de la Fédération, aux délégués des régions russes et aux représentants de la société civile au Kremlin.

    Président Vladimir Poutine : Membres du Conseil de la Fédération, députés de la Douma, je vous souhaite le bonjour. Les représentants de la République de Crimée et de la municipalité de Sébastopol sont ici parmi nous. Citoyens de Russie, habitants de Crimée et de Sébastopol ! (Standing ovation)

    Chers amis,

    Nous sommes réunis ici aujourd’hui au sujet d’une question qui est d’une importance vitale, d’une portée historique pour nous tous. Un référendum a été organisé en Crimée le 16 mars, dans le plein respect des procédures et des normes démocratiques internationales en vigueur.

    Plus de 82% de l’électorat a pris part au vote. Plus de 96% d’entre eux se sont prononcés en faveur de la réunification avec la Russie. Ces chiffres parlent d’eux-mêmes. (Applaudissements)

    Pour comprendre la raison d’un tel choix, il suffit de connaître l’histoire de la Crimée et ce que la Russie et la Crimée ont toujours signifié l’une pour l’autre.

    Tout en Crimée évoque notre histoire et notre fierté communes. C’est l’emplacement de l’ancienne Chersonèse Taurique, où le Grand-prince Vladimir Ier a été baptisé. Son exploit spirituel, à savoir l’adoption du christianisme orthodoxe, a prédéterminé la base globale de la culture, de la civilisation et des valeurs humaines qui unissent les peuples de la Russie, de l’Ukraine et de la Biélorussie. Les tombes des soldats russes dont la bravoure a permis l’intégration de la Crimée à l’Empire russe se trouvent également en Crimée. C’est aussi Sébastopol – une ville légendaire ayant une histoire exceptionnelle, une forteresse qui constitue le lieu de naissance de la Flotte russe de la mer Noire. (Applaudissements). La Crimée est Balaklava et Kertch, Malakhov Kurgan et le mont Sapoun. Chacun de ces lieux est cher à nos cœurs, symbolisant la gloire de l’armée russe et sa bravoure exceptionnelle.

    La Crimée est un mélange unique de cultures et de traditions de différents peuples. Elle est en cela similaire à la Russie dans son ensemble, où pas un seul groupe ethnique n’a été perdu au cours des siècles. Russes et Ukrainiens, Tatars de Crimée et personnes d’autres groupes ethniques ont vécu côte à côte en Crimée, en conservant leurs propres identités, leurs traditions, leurs langues et leurs confessions.

    Il faut noter que la population totale de la péninsule de Crimée est aujourd’hui de 2,2 millions de personnes, dont près de 1,5 million sont Russes, 350 000 sont des Ukrainiens qui considèrent majoritairement le russe comme leur langue maternelle, et environ 290 000-300 000 sont des Tatars de Crimée, qui, comme le référendum l’a montré, sont eux aussi favorables à un rapprochement avec la Russie.

    Certes, il fut un temps où les Tatars de Crimée étaient traités injustement, tout comme un certain nombre d’autres peuples de l’URSS. Il n’y a qu’une seule chose que je puis dire ici : des millions de personnes de différentes ethnies ont souffert durant ces répressions, et principalement des Russes.

    Les Tatars de Crimée retournèrent dans leur patrie. J’estime qu’il est de notre devoir de prendre toutes les décisions politiques et législatives nécessaires afin de finaliser la réhabilitation des Tatars de Crimée, de les restaurer dans leurs droits et de rétablir pleinement leur renom. (Applaudissements)

    Nous avons énormément de respect pour les membres de tous les groupes ethniques vivant en Crimée. C’est leur foyer commun, leur patrie, et il serait juste – je sais que la population locale y est favorable – que la Crimée ait trois langues nationales sur un même pied d’égalité : le russe, l’ukrainien et le tatar. (Applaudissements)

    Chers collègues,

    Dans les cœurs et les esprits des gens, la Crimée a toujours été une partie inséparable de la Russie. Cette conviction profonde est fondée sur la vérité et la justice et a été transmise de génération en génération, au fil du temps, en toutes circonstances, malgré tous les changements dramatiques que notre pays a connus tout au long du XXème siècle.

    Après la révolution, les bolcheviks, pour diverses raisons – que Dieu les juge – ont ajouté de grandes sections du Sud historique de la Russie à la République d’Ukraine. Cela a été fait sans tenir compte de la composition ethnique de la population, et aujourd’hui, ces zones forment le Sud-Est de l’Ukraine. Puis, en 1954, il a été décidé que la région de Crimée serait transférée à l’Ukraine, ainsi que Sébastopol, en dépit du fait qu’il s’agissait d’une ville fédérale. Ce fut là l’initiative personnelle du chef du Parti communiste Nikita Khrouchtchev. Déterminer ce qui a motivé sa décision – un désir de gagner le soutien de l’establishment politique ukrainien ou d’expier les répressions de masse des années 1930 en Ukraine – est la tâche des historiens.

    Ce qui importe maintenant, c’est que cette décision avait été prise en violation flagrante des normes constitutionnelles qui étaient en vigueur à l’époque même. La décision avait été prise dans les coulisses. Naturellement, puisque cela se passait dans un Etat totalitaire, personne n’avait pris la peine de demander l’avis des citoyens de Crimée et de Sébastopol. Ils ont été mis devant le fait accompli. Les gens, bien sûr, se sont demandés pourquoi tout d’un coup la Crimée devenait une partie de l’Ukraine. Mais dans l’ensemble – et nous devons le dire clairement, car nous le savons tous – cette décision a été considérée comme une simple formalité parce que le territoire de Crimée était transféré à l’intérieur des limites d’un seul et même État [l’URSS]. À l’époque, il était impossible d’imaginer que l’Ukraine et la Russie pouvaient se séparer et devenir deux États distincts. Cependant, c’est ce qui s’est produit.

    Malheureusement, ce qui semblait impossible est devenu une réalité. L’URSS s’est effondrée. Les choses ont évolué si rapidement que peu de gens ont réalisé à quel point ces événements et leurs conséquences allaient prendre des proportions véritablement dramatiques. Beaucoup de gens en Russie et en Ukraine, ainsi que dans d’autres républiques, espéraient que la Communauté des États indépendants qui a été créé à ce moment deviendrait la nouvelle forme commune de l’Etat. On leur a dit qu’il y aurait une monnaie unique, un espace économique unique, des forces armées conjointes ; mais tout cela n’a pas dépassé le stade des promesses vides, alors que le grand pays avait disparu. Ce n’est que lorsque la Crimée a fini en tant que partie d’un autre pays que la Russie s’est rendue compte qu’elle n’était pas simplement spoliée, mais bel et bien pillée.

    Dans le même temps, nous devons reconnaître qu’en lançant le mouvement des souverainetés, la Russie elle-même a contribué à l’effondrement de l’Union soviétique. Et lorsque cet effondrement a été légalisé, tout le monde a oublié la Crimée et Sébastopol – la base principale de la Flotte de la mer Noire. Des millions de personnes se sont couchées dans un pays et se sont réveillées dans d’autres, devenant du jour au lendemain des minorités ethniques dans les anciennes républiques de l’Union, tandis que la nation russe est devenue l’un des plus grands, sinon le plus grand groupe ethnique au monde à être divisé par des frontières.

    Maintenant, des années plus tard, j’ai entendu des résidents de Crimée dire qu’en 1991, ils ont été abandonnés comme un sac de pommes de terre. Il est difficile d’être en désaccord avec cette affirmation. Qu’a fait l’Etat russe ? Qu’a fait la Russie ? Elle a accepté humblement la situation. Ce pays traversait alors des temps si difficiles qu’il était alors absolument incapable de protéger ses intérêts. Cependant, les gens ne pouvaient pas se résigner à cette injustice historique scandaleuse. Durant toutes ces années, des citoyens et de nombreuses personnalités sont revenus sur cette question, affirmant que la Crimée est une terre historiquement russe et que Sébastopol est une ville russe. Oui, nous le savions tous dans nos cœurs et dans nos esprits, mais nous devions agir selon la réalité existante et construire nos relations de bon voisinage avec l’Ukraine indépendante sur une nouvelle base. Durant toutes ces années, nos relations avec l’Ukraine, avec le peuple ukrainien frère ont toujours été et resteront de toute première importance pour nous. (Applaudissements)

    Aujourd’hui, nous pouvons en parler ouvertement, et je voudrais partager avec vous quelques détails concernant les négociations qui ont eu lieu au début des années 2000. Le Président de l’Ukraine d’alors, M. Koutchma, m’a demandé d’accélérer le processus de délimitation de la frontière russo-ukrainienne. À ce moment, le processus était pratiquement à l’arrêt. La Russie semblait avoir reconnu la Crimée comme une partie de l’Ukraine, mais il n’y avait pas de négociations sur la délimitation des frontières. Malgré la complexité de la situation, j’ai immédiatement donné des instructions aux organismes gouvernementaux russes afin d’accélérer leur travail pour documenter les frontières, de sorte que tout le monde ait une compréhension claire du fait qu’en acceptant de délimiter la frontière, nous admettions de facto et de jure que la Crimée était un territoire ukrainien, mettant ainsi un terme à cette question.

    Nous avons donné satisfaction à l’Ukraine non seulement en ce qui concerne la Crimée, mais aussi sur une question aussi complexe que les frontières maritimes dans la mer d’Azov et le détroit de Kertch. Les considérations qui motivaient alors nos actions étaient qu’avoir de bonnes relations avec l’Ukraine était primordial pour nous et que cela ne devait pas être compromis par une impasse dans des conflits territoriaux. Toutefois, nous nous attendions à ce que l’Ukraine reste notre bon voisin, et nous espérions que les citoyens russes et russophones d’Ukraine, en particulier le Sud-Est et la Crimée, vivraient dans un Etat ami, démocratique et civilisé qui protégerait leurs droits, conformément aux normes du droit international.

    Cependant, ce n’est pas la manière dont les choses ont évolué. Maintes et maintes fois, des tentatives ont été faites pour priver les Russes de leur mémoire historique et même de leur langue, et pour les soumettre à une assimilation forcée. En outre, les Russes, tout comme d’autres citoyens de l’Ukraine, souffrent de la crise politique et institutionnelle constante qui a secoué le pays depuis plus de 20 ans.

    Je comprends pourquoi le peuple ukrainien voulait un changement. Il en a eu assez des autorités au pouvoir durant les années de l’indépendance de l’Ukraine. (Applaudissements) Les présidents, les Premiers ministres et les parlementaires changeaient, mais leur attitude à l’égard du pays et de ses habitants restait la même. Ils ont dépouillé le pays, se sont battus entre eux pour obtenir du pouvoir, des actifs et des liquidités et ne se sont guère souciés des gens du quotidien. Ils ne se sont pas demandés pourquoi des millions de citoyens ukrainiens ne voyaient aucune opportunité chez eux et partaient dans d’autres pays pour travailler comme journaliers. Je tiens à souligner cela : ils n’ont pas fui en direction d’une quelconque Silicon Valley, mais pour devenir journaliers. L’an dernier seulement, près de 3 millions de personnes ont trouvé de tels emplois en Russie. Selon diverses sources, en 2013, leurs revenus en Russie ont totalisé plus de 20 milliards de dollars, ce qui représente environ 12% du PIB de l’Ukraine.

    Je tiens à répéter que je comprends ceux qui sont venus sur la place Maïdan avec des slogans pacifiques contre la corruption, la mauvaise gestion de l’Etat et la pauvreté. Le droit à la manifestation pacifique, à des procédures démocratiques et à des élections pacifiques existe dans le seul but de remplacer les autorités qui ne donnent pas satisfaction au peuple par d’autres. Cependant, ceux qui étaient derrière les derniers événements en Ukraine avaient un ordre du jour différent : ils préparaient un nouveau renversement du gouvernement ; ils voulaient s’emparer du pouvoir et ne reculaient devant rien. Ils ont eu recours à la terreur, à l’assassinat et aux pogroms. Des nationalistes, des néo-nazis, des russophobes et des antisémites ont exécuté ce coup d’Etat. Ils continuent à donner le ton en Ukraine jusqu’à ce jour.

    Les nouvelles soi-disant autorités ont commencé par l’introduction d’un projet de loi de révision de la politique linguistique, qui était une violation directe des droits des minorités ethniques. Cependant, ils ont été immédiatement « rappelés à l’ordre » par les bailleurs de fonds étrangers de ces soi-disant politiciens. Il faut admettre que les mentors de ces autorités actuelles sont intelligents et savent bien à quoi ces tentatives de construire un Etat purement ukrainien peuvent conduire. Le projet de loi a été mis de côté, mais clairement gardé en réserve pour l’avenir. Aujourd’hui, pratiquement plus aucune mention n’est faite de cette tentative, probablement sur ​​la présomption que les gens ont la mémoire courte. Néanmoins, nous pouvons tous clairement percevoir les intentions de ces héritiers idéologiques de Bandera, le complice d’Hitler pendant la Seconde Guerre mondiale.

    Il est également évident qu’il n’y a pas d’autorité exécutive légitime en Ukraine à présent, il n’y a personne à qui parler. De nombreux organismes gouvernementaux ont été saisis par les imposteurs, mais ils n’ont aucun contrôle sur le pays, alors qu’eux-mêmes – et je tiens à le souligner – sont souvent contrôlés par des radicaux. Dans certains cas, vous avez besoin d’un permis spécial des militants de la place Maïdan pour rencontrer certains ministres de l’actuel gouvernement. Ce n’est pas une plaisanterie : c’est la réalité.

    Ceux qui se sont opposés au coup d’Etat ont été immédiatement menacés de répression. Bien entendu, la première ligne a été la Crimée, la Crimée russophone. Face à ces événements, les habitants de Crimée et de Sébastopol se sont tournés vers la Russie pour qu’elle les aide à défendre leurs droits et leurs vies et à empêcher la propagation des événements qui se déroulaient et sont toujours en cours à Kiev, Donetsk, Kharkov et dans d’autres villes ukrainiennes.

    Naturellement, nous ne pouvions pas laisser cet appel sans réponse ; nous ne pouvions pas abandonner la Crimée et ses habitants en détresse. Cela aurait été une trahison de notre part. (Applaudissements)

    Tout d’abord, nous avons dû les aider à créer des conditions telles que les habitants de la Crimée puissent, pour la première fois dans l’histoire, exprimer pacifiquement leur libre arbitre quant à leur propre avenir. Cependant, qu’est-ce que nous entendons de la part de nos collègues en Europe occidentale et en Amérique du Nord ? Ils disent que nous violons les normes du droit international. Tout d’abord, c’est une bonne chose qu’ils se souviennent enfin, au moins, qu’il existe une telle chose, à savoir le droit international – mieux vaut tard que jamais. (Applaudissements)

    Deuxièmement, et plus important encore – qu’est-ce que nous violons exactement ? Certes, le président de la Fédération de Russie a reçu l’autorisation de la Chambre haute du Parlement d’utiliser les forces armées en Ukraine. Cependant, à proprement parler, personne n’a encore donné suite à cette autorisation. Les forces armées russes ne sont jamais entrées en Crimée ; elles étaient déjà là, conformément à un accord international. Certes, nous avons rehaussé nos forces en présence, mais – c’est quelque chose que je voudrais que tout le monde entende et sache – nous n’avons pas dépassé la limite en personnel pour nos forces armées en Crimée, qui est fixée à 25 000 hommes, parce qu’il n’y avait pas besoin de le faire.

    Point suivant. Lorsqu’il a déclaré son indépendance et a décidé d’organiser un référendum, le Conseil suprême de Crimée s’est référé à la Charte des Nations Unies, qui parle du droit des nations à l’autodétermination. A ce propos, je tiens à vous rappeler que lorsque l’Ukraine a fait sécession de l’URSS, elle a fait exactement la même chose, presque mot pour mot. L’Ukraine a utilisé ce droit, mais les habitants de la Crimée se le voient dénié. Pourquoi donc ?

    En outre, les autorités de Crimée se sont référées au précédent bien connu du Kosovo – un précédent que nos collègues occidentaux ont créé de leurs propres mains dans une situation très semblable, quand ils ont convenu que la séparation unilatérale du Kosovo d’avec la Serbie, exactement ce que la Crimée est en train de faire en ce moment, était légitime et n’avait pas besoin d’une quelconque autorisation des autorités centrales du pays. Conformément à l’article 2 du chapitre 1 de la Charte des Nations Unies, la Cour internationale de l’ONU a approuvé cette approche et a fait le commentaire suivant dans sa décision du 22 juillet 2010, et je cite: « Aucune interdiction générale ne peut être déduite de la pratique du Conseil de sécurité en ce qui concerne les déclarations d’indépendance ». Et encore : « Le droit international général ne contient aucune interdiction contre les déclarations d’indépendance. » Clair comme de l’eau de roche, comme ils disent.

    Je n’aime pas à recourir à des citations, mais dans ce cas, je ne peux pas faire autrement. Voici une citation extraite d’un autre document officiel : l’exposé écrit des Etats-Unis d’Amérique du 17 avril 2009, soumis à la même Cour internationale des Nations Unies dans le cadre des audiences sur le Kosovo. Encore une fois, je cite : « Les déclarations d’indépendance peuvent – et c’est souvent le cas – violer la législation nationale. Toutefois, cela n’en fait pas des violations du droit international. » Fin de citation. Ils ont écrit cela, ils l’ont disséminé partout dans le monde, ils ont obtenu l’accord de tous, et maintenant, ils sont scandalisés. Qu’est-ce qui les outrage ainsi ? (Applaudissements) En l’occurrence, les actions du peuple de Crimée sont tout à fait conformes à ces instruction. Pour une raison quelconque, des choses que les Albanais du Kosovo (et nous avons beaucoup de respect pour eux) ont été autorisés à faire, les Russes, les Ukrainiens et les Tatars de Crimée ne sont pas autorisés à le faire. Encore une fois, on se demande pourquoi.

    Nous ne cessons d’entendre de la part des États-Unis et de l’Europe occidentale que le Kosovo est une sorte de cas particulier. Qu’est-ce qui le rend si spécial aux yeux de nos collègues ? Il s’avère que c’est le fait que le conflit au Kosovo ait donné lieu à tant de pertes en vies humaines. Est-ce là un argument juridique ? La décision de la Cour internationale ne dit rien à ce sujet. Ce n’est même pas un « deux poids deux mesures » ; c’est du cynisme brutal, primitif, colossal. Il ne faut pas essayer aussi crûment de tout adapter à ses intérêts particuliers, caractérisant une même chose comme « blanche » aujourd’hui et « noire » demain. Selon cette logique, nous devrions faire en sorte que tous les conflits conduisent à des pertes en vies humaines.

    Je vais l’affirmer clairement : si les forces locales d’auto-défense de Crimée n’avaient pas pris la situation en main, il y aurait également pu y avoir des victimes. Heureusement, cela n’est pas arrivé. Il n’y a pas eu la moindre confrontation armée en Crimée et il n’y a eu aucune victime. (Applaudissements) D’après vous, pourquoi les choses se sont-elles passées ainsi ? La réponse est simple : parce qu’il est très difficile, pratiquement impossible de lutter contre la volonté du peuple. Ici, je tiens à remercier l’armée ukrainienne – et il s’agit de 22 000 militaires portant les armes. Je tiens à remercier les membres des forces de sécurité ukrainiennes qui se sont abstenus de répandre le sang et qui n’en ont pas tâché leurs uniformes. (Applaudissements)

    D’autres réflexions viennent à l’esprit à cet égard. Ils n’arrêtent pas de parler de quelque intervention russe en Crimée, d’une sorte d’agression. Il est étrange d’entendre cela. Je ne connais pas un seul cas dans l’histoire où une telle intervention se soit produite sans un seul coup de feu et sans faire de victimes.

    Chers collègues,

    Comme un miroir, la situation en Ukraine reflète ce qui se passe et ce qui s’est passé dans le monde au cours des dernières décennies. Depuis la dissolution de la bipolarité sur la planète, nous n’avons plus de stabilité. Les principales institutions internationales ne sont pas renforcées ; au contraire, dans de nombreux cas, elles se dégradent gravement. Nos partenaires occidentaux, menés par les États-Unis d’Amérique, préfèrent ne pas être guidés par le droit international dans leurs politiques concrètes, mais par la force des armes. Ils en sont venus à croire en leur exclusivité et à leur exceptionnalisme, à croire qu’ils peuvent décider eux-mêmes ce que doivent être les destinées du monde, à croire qu’ils sont les seuls à être toujours dans leur bon droit. Ils agissent à leur guise : ici et là, ils utilisent la force contre des États souverains, créant des coalitions sur la base du principe « Si vous n’êtes pas avec nous, vous êtes contre nous. » Afin de donner un semblant de légitimité à leurs agressions, ils forcent les organisations internationales à adopter les résolutions nécessaires, et si pour quelque raison cela ne fonctionne pas, ils ignorent tout simplement le Conseil de sécurité de l’ONU et même l’ONU dans son ensemble.

    Cela s’est produit en Yougoslavie ; nous nous souvenons très bien de l’année 1999. Il était difficile de croire, même en le voyant de mes propres yeux, qu’à la fin du XXe siècle, l’une des capitales de l’Europe, Belgrade, était soumise à une attaque de missiles pendant plusieurs semaines, avant que l’intervention réelle n’ait lieu. Y a-t-il eu une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU sur cette question, autorisant de telles actions ? Rien de tel. Puis ils ont frappé l’Afghanistan, l’Irak, et ils ont franchement violé la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU sur la Libye, quand, au lieu d’imposer la zone dite d’exclusion aérienne au-dessus de ce pays, ils ont également commencé à le bombarder.

    Il y a eu toute une série de révolutions « colorées » contrôlées depuis l’extérieur. De toute évidence, les populations de ces pays, dans lesquels ces événements ont eu lieu, en avaient assez de la tyrannie et de la pauvreté, de leur manque de perspectives ; mais ces sentiments ont été cyniquement mis à profit. Des normes qui ne correspondaient en aucune façon aux modes de vie, aux traditions ou aux cultures de ces peuples leur ont été imposées. En conséquence, au lieu de la démocratie et de la liberté, il y eut le chaos, les flambées de violences et une série de bouleversements dramatiques. Le « Printemps arabe » s’est transformé en « Hiver arabe ».

    Des événements similaires se sont déroulés en Ukraine. En 2004, pour faire passer leur candidat aux élections présidentielles, ils ont concocté une sorte de troisième tour qui n’était pas prévu par la loi. C’était un simulacre absurde, un détournement grossier de la constitution. Et maintenant, ils ont jeté au pouvoir une armée de militants organisés et bien équipés.

    Nous comprenons parfaitement ce qui se passe ; nous comprenons que ces actions ont été dirigées contre l’Ukraine et la Russie et contre l’intégration eurasienne. Et tout cela alors que la Russie s’efforçait d’engager un dialogue avec nos collègues de l’Ouest. Nous proposons constamment la coopération sur toutes les questions clés ; nous voulons renforcer notre niveau de confiance et nous voulons que nos relations se fassent sur un pied d’égalité, et soient ouvertes et équitables. Mais nous n’avons vu aucune mesure réciproque.

    Au contraire, ils nous ont menti à plusieurs reprises, ils ont pris des décisions dans notre dos, ils nous ont placés devant des faits accomplis. Cela s’est produit avec l’expansion de l’OTAN vers l’Est, ainsi qu’avec le déploiement d’infrastructures militaires à nos frontières. Ils nous répétaient à chaque fois la même chose: « Eh bien, cela ne vous concerne pas. » Facile à dire.

    Cela s’est produit avec le déploiement d’un système de défense antimissile. En dépit de toutes nos appréhensions, le projet a été mis en place et va de l’avant. Cela s’est produit avec les atermoiements sempiternels dans les négociations sur les questions de visa, les promesses d’une concurrence loyale et le libre accès aux marchés mondiaux.

    Aujourd’hui, nous sommes menacés de sanctions, mais nous subissons déjà de nombreuses limitations qui ont un impact majeur pour nous, pour notre économie et pour notre nation. Par exemple, toujours à l’époque de la guerre froide, les États-Unis et par la suite d’autres nations ont dressé une grande liste de technologies et d’équipements qui ne pouvaient pas être importés par l’URSS, créant pour cela le Comité de coordination pour le contrôle multilatéral des exportations. Aujourd’hui, il a officiellement été dissout, mais seulement formellement, et en réalité, de nombreuses limitations sont toujours en vigueur.

    En bref, nous avons toutes les raisons de supposer que l’infâme politique d’endiguement conduite aux XVIIIe, XIXe et XXe siècles se poursuit aujourd’hui. Ils sont constamment en train d’essayer de nous confiner dans un coin parce que nous avons une position indépendante, parce que nous la maintenons et parce que nous appelons les choses par leur nom et ne nous engageons pas dans l’hypocrisie. Mais il y a une limite à tout. Et avec l’Ukraine, nos partenaires occidentaux ont dépassé les bornes, en jouant les durs et en agissant de façon irresponsable et non professionnelle. (Applaudissements)

    Après tout, ils étaient pleinement conscients du fait qu’il y a des millions de Russes vivant en Ukraine et en Crimée. Ils doivent avoir vraiment manqué d’instinct politique et de bon sens pour ne pas avoir prévu toutes les conséquences de leurs actes. La Russie s’est trouvée dans une position d’où elle ne pouvait pas se retirer. Si vous compressez le ressort au maximum, il se détendra avec vigueur. Vous devez toujours vous souvenir de cela.

    Aujourd’hui, il est impératif de mettre fin à cette hystérie, de réfuter la rhétorique de la guerre froide et d’accepter l’évidence : la Russie est un participant indépendant et actif dans les affaires internationales ; comme d’autres pays, elle a ses propres intérêts nationaux qui doivent être pris en compte et respectés. (Applaudissements)

    Dans le même temps, nous sommes reconnaissants envers tous ceux qui ont compris nos actions en Crimée ; nous sommes reconnaissants envers le peuple chinois (Applaudissements), dont les dirigeants ont toujours considéré la situation en Ukraine et en Crimée en tenant compte de tout le contexte historique et politique, et nous apprécions grandement la réserve et l’objectivité de l’Inde.

    Aujourd’hui, je voudrais m’adresser au peuple des États-Unis d’Amérique, ce peuple qui, depuis la fondation de sa nation et l’adoption de la Déclaration d’Indépendance, s’est toujours enorgueilli de placer la liberté par-dessus tout. Le désir des habitants de Crimée de choisir librement leur sort n’est-il pas basé sur une valeur similaire ? Je vous prie de nous comprendre.

    Je crois que les Européens, surtout les Allemands, pourront aussi me comprendre. Permettez-moi de vous rappeler que dans le cadre des consultations politiques sur l’unification de l’Allemagne de l’Est et de l’Ouest, les experts – pourtant placés à un très haut niveau de responsabilités – de certains pays qui étaient alors et sont maintenant les alliés de l’Allemagne n’ont pas soutenu l’idée de l’unification. Notre nation, cependant, a soutenu sans équivoque le désir sincère et irrésistible des Allemands pour une unité nationale. Je suis convaincu que vous n’avez pas oublié cela, et je m’attends à ce que les citoyens d’Allemagne soutiennent également l’aspiration des Russes, de la Russie historique, à restaurer l’unité. (Applaudissements)

    Je tiens également à m’adresser au peuple d’Ukraine. Je souhaite sincèrement que vous nous compreniez : nous ne voulons vous nuire en aucune façon, pas plus que nous ne voulons blesser vos sentiments nationaux. Nous avons toujours respecté l’intégrité territoriale de l’Etat ukrainien, contrairement – il faut le souligner – à ceux qui ont sacrifié l’unité de l’Ukraine à leurs ambitions politiques. Ils affichent des slogans sur la grandeur de l’Ukraine, mais ce sont eux qui ont tout fait pour diviser la nation. L’impasse civile d’aujourd’hui repose entièrement sur leur conscience. Je veux que vous m’écoutiez, mes chers amis. Ne croyez pas ceux qui veulent que vous ayez peur de la Russie, et qui crient que d’autres régions suivront la Crimée. Nous ne voulons pas diviser l’Ukraine ; nous n’avons pas besoin de cela. Quant à la Crimée, elle était et demeure une terre russe, ukrainienne et tatare. (Applaudissements)

    Je le répète, tout comme elle l’a été durant des siècles, elle sera un foyer pour tous les peuples qui y vivent. Ce qu’elle ne sera et ne fera jamais, c’est suivre la voie de Bandera ! (Ovation)

    La Crimée est notre héritage historique commun et un facteur très important pour la stabilité régionale. Et ce territoire stratégique devrait faire partie d’une souveraineté forte et stable, qui, aujourd’hui, ne peut être que russe. (Ovation) Sinon, mes chers amis (je m’adresse à la fois à l’Ukraine et à la Russie), vous et nous – les Russes et les Ukrainiens – pourrions perdre complètement la Crimée, et cela pourrait se produire dans une perspective historique proche. Je vous prie de réfléchir à cela.

    Permettez-moi de souligner également que nous avons déjà entendu des déclarations de Kiev selon lesquelles l’Ukraine allait bientôt rejoindre l’OTAN. Qu’est-ce que cela aurait impliqué pour la Crimée et Sébastopol dans l’avenir ? Cela aurait signifié que la marine de l’OTAN serait juste là, dans cette ville de la gloire militaire de la Russie, et cela ne créerait non pas une menace illusoire mais une menace parfaitement réelle pour l’ensemble du Sud de la Russie. Ce sont des choses qui auraient pu devenir réalité sans le choix qu’a fait le peuple de Crimée, et je tiens à le remercier pour cela. (Applaudissements)

    Mais permettez-moi également de vous dire que nous ne sommes pas opposés à la coopération avec l’OTAN, parce que ce n’est certainement pas le cas. Malgré tous les processus internes à l’œuvre dans cette organisation, l’OTAN demeure une alliance militaire, et nous sommes contre le fait qu’une alliance militaire prenne ses quartiers dans notre arrière-cour ou dans notre territoire historique. Je ne peux tout simplement pas imaginer que nous allions rendre visite aux marins de l’OTAN à Sébastopol. Bien sûr, la plupart d’entre eux sont des gens merveilleux, mais il serait préférable que ce soit eux qui nous rendent visite et soient nos hôtes [à Sébastopol], plutôt que l’inverse. (Applaudissements)

    Permettez-moi de dire très franchement que ce qui se passe actuellement en Ukraine nous touche profondément, et qu’il est douloureux pour nous de voir la souffrance de la population et son incertitude sur la façon de s’en sortir aujourd’hui et sur ce qui l’attend demain. Nos préoccupations sont compréhensibles parce que nous ne sommes pas simplement de proches voisins, mais, comme je l’ai dit plusieurs fois déjà, nous sommes un même peuple. Kiev est la mère des villes russes. (Applaudissements) La Rus’ de Kiev ancienne est notre source commune et nous ne pouvons pas vivre l’un sans l’autre.

    Permettez-moi de dire encore une autre chose. Des millions de Russes et de russophones vivent en Ukraine et continueront à y vivre. La Russie défendra toujours leurs intérêts par des moyens politiques, diplomatiques et juridiques. (Applaudissements) Mais il devrait être avant tout dans l’intérêt de l’Ukraine elle-même de garantir que les droits et les intérêts de ces personnes soient pleinement protégés. C’est la garantie de la stabilité de l’Etat de l’Ukraine et de son intégrité territoriale.

    Nous voulons être amis avec l’Ukraine et nous voulons que l’Ukraine soit un pays fort, souverain et autonome. Après tout, l’Ukraine est l’un de nos principaux partenaires. Nous avons beaucoup de projets communs et je crois en leur succès, malgré les difficultés actuelles. Plus important encore, nous voulons que la paix et l’harmonie règnent en Ukraine, et nous sommes prêts à travailler avec d’autres pays et à faire tout notre possible pour faciliter et soutenir ces objectifs. Mais comme je l’ai dit, seul le peuple de l’Ukraine lui-même peut redresser sa propre maison.

    Résidents de Crimée et de la municipalité de Sébastopol, la Russie tout entière a admiré votre courage, votre dignité et votre bravoure. (Applaudissements) C’est vous qui avez décidé de l’avenir de la Crimée. Nous étions plus proches que jamais durant ces jours, nous soutenant mutuellement. C’étaient des sentiments sincères de solidarité. C’est lors de tournants historiques tels que ceux-ci qu’une nation démontre sa maturité et sa force d’esprit. Le peuple russe a démontré sa maturité et sa force par son soutien uni en faveur de ses compatriotes. (Applaudissements)

    Sur cette question, la politique étrangère de la Russie a tiré sa fermeté de la volonté de millions de personnes parmi notre peuple, de notre unité nationale et du soutien des principales forces politiques et publiques de notre pays. Je tiens à remercier tout le monde pour cet esprit patriotique, tout le monde sans exception. Maintenant, nous devons continuer dans cette voie et maintenir ce genre de consolidation afin de résoudre les tâches auxquelles notre pays est confronté sur le chemin qu’il a à parcourir.

    Evidemment, nous rencontrerons une opposition externe, mais c’est une décision que nous devons prendre pour nous-mêmes. Sommes-nous prêts à défendre systématiquement nos intérêts nationaux, ou bien allons-nous toujours céder, nous retirer Dieu sait où ? Certains politiciens occidentaux nous menacent déjà non seulement de sanctions, mais aussi de la perspective de problèmes de plus en plus graves sur le plan intérieur. Je voudrais savoir ce qu’ils ont précisément à l’esprit : des actions par une cinquième colonne, ce groupe disparate de « traîtres à la nation » ? Ou bien ont-ils l’espoir de nous mettre dans une situation sociale et économique qui se dégrade de manière à provoquer le mécontentement populaire ? Nous considérons de telles déclarations comme irresponsables et clairement agressives dans leur ton, et nous allons y répondre en conséquence. Dans le même temps, nous ne rechercherons jamais la confrontation avec nos partenaires, que ce soit à l’Est ou à l’Ouest, mais au contraire, nous ferons tout notre possible pour bâtir les relations civilisées et de bon voisinage que l’on est censé avoir dans le monde moderne.

    Chers collègues,

    Je comprends le peuple de Crimée, qui a posé la question du référendum dans les termes les plus clairs possibles : la Crimée devrait-elle être avec l’Ukraine ou avec la Russie ? Nous pouvons affirmer avec certitude que les autorités de Crimée et de Sébastopol, les autorités législatives, lorsqu’elles ont formulé la question, ont mis de côté les intérêts de groupe et les intérêts politiques, faisant des seuls intérêts fondamentaux du peuple la pierre angulaire de leur tâche. Les circonstances particulières de la Crimée – historiques, démographiques, politiques et économiques – auraient rendu toute autre option proposée, si tentante qu’elle puisse être à première vue, seulement temporaire et fragile, et auraient inévitablement conduit à une nouvelle aggravation de la situation locale, ce qui aurait eu des effets désastreux sur la vie des habitants. Le peuple de Crimée a donc décidé de poser la question dans des termes fermes et sans compromis, sans zones d’ombre. Le référendum a été équitable et transparent, et le peuple de Crimée a exprimé sa volonté de manière claire et convaincante et a déclaré qu’il veut être avec la Russie. (Applaudissements)

    La Russie devra maintenant elle aussi prendre une décision difficile, en tenant compte des diverses considérations internes et externes. Qu’en pense le peuple ici en Russie ? Ici, comme dans tout pays démocratique, les gens ont différents points de vue, mais je tiens à faire remarquer que la majorité absolue de notre peuple soutient clairement ce qui se passe.

    Les sondages les plus récents de l’opinion publique menés ici en Russie montrent que 95 % de notre peuple pense que la Russie doit protéger les intérêts des Russes et des membres d’autres groupes ethniques vivant en Crimée – 95 % de nos concitoyens. (Applaudissements) Plus de 83 % pensent que la Russie devrait le faire même si cela devait compliquer nos relations avec d’autres pays. (Applaudissements) Un total de 86 % de notre peuple considère la Crimée comme étant toujours un territoire russe et une partie des terres de notre pays. (Applaudissements) Et un chiffre particulièrement important, qui correspond exactement aux résultats du référendum de Crimée : près de 92 % de notre peuple soutient la réunification de la Crimée avec la Russie. (Applaudissements)

    Ainsi, nous voyons que l’écrasante majorité du peuple de Crimée et la majorité absolue du peuple de la Fédération de Russie sont favorables à la réunification de la République de Crimée et de la ville de Sébastopol avec la Russie. (Standing ovation)

    Maintenant, c’est la propre décision politique de la Russie qui doit intervenir, et toute décision ici ne peut être fondée que sur la volonté du peuple, car le peuple est la source ultime de toute autorité. (Applaudissements)

    Membres du Conseil de la Fédération, députés de la Douma nationale, citoyens de Russie, habitants de Crimée et de Sébastopol, aujourd’hui, conformément à la volonté du peuple, je soumets à l’Assemblée fédérale une demande pour envisager une loi constitutionnelle sur la création de deux nouvelles entités constitutives de la Fédération de Russie : la République de Crimée et la municipalité de Sébastopol (Standing ovation), et pour ratifier le traité d’admission de Crimée et de Sébastopol à la Fédération de Russie, qui est déjà prêt à être signé. Je suis persuadé de votre soutien. (Standing ovation)

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • espérons qu'il fera un raz-de-marée le 25 mai

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • « le vent est vif, les nuages sont hauts, le singe pousse ses cris lamentables ; Aux bords argentés de l’eau transparente des oiseaux rasent le sable en tournoyant. De tous cotés le bruissement des feuilles qui tombent, et devant soi les vagues enflées du grand fleuve qui viennent, qui viennent sans jamais s’épuiser. Ne voir au loin que l’aspect désolé de l’automne et se sentir étranger partout où l’on va…"

    (Tou Fou)

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • Partager via Gmail

    votre commentaire
  • Comment les Américains ont gagné la guerre du Vietnam



    par Susanne Haussmann (Résidente à Hô Chi Minh-Ville, Vietnam)

    Ceux d’entre nous qui ont au moins une quarantaine d’années se souviennent du 30 avril 1975. Ce jour là, les télévisions du monde entier retransmettaient les images des dernières évacuations de personnel par hélicoptère de l’ambassade américaine de Saïgon. Après avoir tué plus de trois millions de Vietnamiens, les États-Unis étaient finalement boutés hors d’un pays qui, après 25 ans de guerre, allait enfin être réunifié.

    Les Vietnamiens viennent de fêter à la fois le cinquantième anniversaire de la victoire de Dien Bien Phu et le 29e anniversaire de la prise de Saïgon par les troupes nord-vietnamiennes. Les Français eux aussi furent battus, mais ils laissèrent derrière eux des bâtiments, des routes, des installations portuaires et autres infrastructures. Le nombre de morts vietnamiens dans la guerre d’indépendance contre les Français n’atteignit guère plus de 15% de ceux causés par la guerre suivante. Les Américains laissèrent derrière eux des millions d’infirmes intoxiqués par l’agent orange, déformés, mutilés ou intellectuellement déficients et à jamais dans l’incapacité de procréer. Après près de trente ans, des forêts entières apparaissent encore dévastées par les bombardements, les défoliants et le napalm.

    Quel était le motif de l’intervention américaine au Vietnam ? Barrer la route au communisme ? Éviter que la théorie des dominos ne se réalise ?

    Apporter bien sûr un monde meilleur aux Vietnamiens, peut-être offrir l’ « American way of life » à tout le sud-est asiatique ! Avec le recul, ces objectifs semblent d’autant plus absurdes que le communisme vietnamien n’est plus qu’une coquille vide. On peut, tout aussi bien qu’aux États-Unis d’ailleurs, mourir à l’hôpital faute de soins d’urgences après un accident si l’on ne peut pas prouver qu’on est solvable. Tout comme aux États-Unis, il faut payer pour faire de bonnes études et le gouvernement ne se soucie guère des chômeurs non plus même si, aux États-Unis, on leur verse une allocation, allocation qui les empêche juste de mourir de faim et qui, de toutes façons, ne dure que quelques mois. Tout comme aux États-Unis, on trouve au Vietnam le mépris de l’homme et, en pire, l’exploitation des travailleurs que l’on retrouve quelquefois sur les chantiers de construction à 11h du soir et pour lesquels, souvent, l’équivalent du dimanche n’existe même pas ! Les préceptes communistes ne servent plus qu’à justifier les privilèges d’une caste dirigeante qui parle désormais en termes d’investissements, de rentabilité, de productivité et cela, bien sûr, dans une perspective d’enrichissement personnel. Le mot d’ordre n’est plus de vivre honnêtement de son travail, encore moins de se soucier de son prochain, mais de gagner de l’argent par tous les moyens, et vite !

    29 ans après la libération de Saïgon, la présence physique américaine au Vietnam est discrète mais point n’est besoin d’être américain pour être salué par un « hello » à chaque coin de rue. C’est toute la société qui, des plus petits enfants aux quinquagénaires s’efforce désormais d’utiliser la langue de ceux qui n’ont laissé derrière eux que destructions, morts et infirmes. C’est tout le monde qui, du simple vendeur ambulant jusqu’aux boutiques de joaillerie, s’empresse d’accepter la monnaie de l’ancien ennemi, sans commission de change. Ce sont les États-Unis qui sont devenus la destination de choix des lauréats des meilleures écoles d’ingénieurs et des meilleures facultés de sciences. Ce sont les universités américaines qui représentent la consécration ultime. Ce sont les diplômes américains que l’on convoite, et ce n’est que par manque de moyens que l’on se résigne, à défaut, à partir en France, en Australie, en Angleterre, au Canada ou en Allemagne pour y faire des études supérieures.

    Aujourd’hui, l’Américain Lambda qui se promène dans les rues de Hô Chi Minh-Ville, de Danang, de Hué ou de Hanoï peut facilement avoir l’impression qu’il est en pays conquis. Avant même qu’il ne songe à le faire, il est invité à s’exprimer dans sa langue, d’ailleurs omniprésente dans les restaurants et les lieux touristiques et ses dollars sont acceptés partout et préférés à la devise locale. Mais ce n’est pas en faisant du tourisme que l’on prend le mieux conscience de la colonisation des esprits. Si les Vietnamiens parlent anglais, ce n’est pas simplement dans le but de mieux accueillir les touristes qui viennent au Vietnam pour y dépenser leur argent. C’est surtout pour émuler un certain type de comportement qui leur donne l’impression d’être modernes. C’est dans les entreprises privées qui prétendent faire de la « haute technologie » et, surtout, dans les écoles et les universités du pays que l’on se rend compte que la conquête américaine des esprits est totale. Ici, à Hô Chi Minh-Ville, une nouvelle école d’anglais ouvre ses portes tous les quinze jours et les gens acceptent de dépenser des fortunes, relativement à leurs revenus, pour envoyer leur progéniture dans ces écoles, même si la plus grande majorité d’entre eux ne quittera jamais le pays. Même si on ne le nomme pas explicitement, c’est le modèle américain de développement économique et humain, tout au moins dans l’interprétation qu’en font les Vietnamiens, qui se substitue à tous les autres dès qu’on évoque l’avenir.

    En cela, le Vietnam ne diffère pas d’un certain nombre de pays européens et asiatiques. Ce qui est différent au Vietnam, c’est que peu de pays ont autant souffert de la tentative américaine de lui imposer effectivement un système politico-socio-économique dont le Vietnam ne voulait pas à l’époque, mais qui semble aujourd’hui librement accepté ! Aucun peuple, à l’exception des Irakiens depuis l’année dernière, n’a pu voir aussi bien les moyens mis en œuvre pour diffuser la « démocratie américaine » et n’a payé un prix aussi exorbitant pour avoir eu le privilège d’identifier aussi clairement ses buts.

    À la veille de l’intervention américaine en Irak, Donald Rumsfeld déclarait : «Tous les Irakiens veulent devenir américains !» et que les Américains seraient accueillis par les Irakiens en libérateurs. Si nous savons un an après que M. Rumsfeld était un peu trop optimiste, il semblerait néanmoins que l’on puisse désormais substituer «Irakiens» par «aVietnamiens » pour remplacer un mensonge par une vérité !

    Les Américains voulaient délivrer le Vietnam mais le délivrer de qui ? Des Vietnamiens eux-mêmes ? On attribue à James Baker, ancien secrétaire au Trésor américain, les commentaires suivants sur la seconde guerre mondiale :
    «Les véritables enjeux de l’entrée en guerre des États-Unis étaient économiques. Nous sommes allés en Europe et en Extrême-Orient car, en cas de victoire ennemie, notre présence sur ces marchés potentiels aurait été mise à la portion congrue. Bien entendu, nous avons dû justifier notre intervention auprès du peuple avec des grands principes altruistes et démocratiques et nous faire passer pour des libérateurs car nos gens ne nous auraient jamais suivis si on leur avait donné les véritables raisons pour s’impliquer dans ce conflit.» La victoire permit effectivement aux États-Unis de faire de l’Allemagne et du Japon leur véritable « pré carré », et d’y exercer une influence considérable, économiquement et politiquement, jusqu’à aujourd’hui. Ces pays ont permis aux États-Unis, à partir des années 70, de commencer à vivre aux dépens du reste du monde en important aujourd’hui près de 10% de plus qu’ils ne produisent par le recyclage des dollars que le Japon, l’Allemagne, et bien d’autres pays aujourd’hui, acceptent de renvoyer aux États-Unis pour acheter des titres de dette. La victoire américaine à l’issue de la seconde guerre mondiale leur a permis, trente ans plus tard, de substituer l’étalon dollar à l’étalon or. Par le mécanisme des eurodollars dans un premier temps et par le creusement de la dette qu’ils ont persuadé le reste du monde de financer dans un deuxième temps, ils ont pu ainsi attirer 80% de l’épargne mondiale aux États-Unis et faire donc en sorte que le dollar conserve sa valeur en dispersant le risque intrinsèque qu’il représente à l’échelle mondiale.

    De la même manière, en prenant des mesures qui imposaient l’usage de l’anglais dans le monde des sciences et des techniques, ils ont pu exercer un monopole de fait sur l’édition et la production scientifique. En exigeant l’anglais dans toutes leurs communications avec l’extérieur et au sein des grandes organisations internationales, ils ont pu garder une position structurellement privilégiée dans toute négociation internationale de nature politique et commerciale.

    L’examen détaillé des interventions militaires américaines montrent que, dans toutes les situations où ils ont été les vainqueurs (Allemagne, Japon, Corée du Sud), les pays vaincus ou «libérés» ont été immédiatement et durablement mis dans l’orbite économique et culturelle américaine. Suivant l’interprétation américaine et officielle de ce processus, il s’agissait de former avec les ex-vaincus, désormais considérés comme des «partenaires», des associations à bénéfices réciproques et même de s’engager dans une œuvre commune de paix et de prospérité durable. Bien entendu, les réalisations demandaient des moyens et les Étasuniens se sont toujours autoproclamés maîtres d’œuvre des plans politiques et militaires qu’ils concevaient tandis qu’ils exigeaient de leurs « protégés » le financement de leur exécution.

    Depuis la fin de l’isolationnisme en 1941, le discours étasunien a énormément insisté sur le besoin de coopération économique, sur l’interdépendance des peuples pour le bénéfice de tous. En vertu de ce discours, nos intérêts sont censés s’imbriquer les uns dans les autres. Refuser cet état de choses serait rétrograde, serait typique de petits esprits sans envergure. À l’inverse, embrasser cet état d’interdépendance est noble et généreux mais aussi rationnel et lucide ! Le discours étasunien encourage le libre-échange comme étant la seule voie à suivre pour atteindre la prospérité. Tout ce qui le freine est censé être une hérésie, une monstruosité entraînant régression et paupérisation.

    L’expansion internationale se fit autrefois par le biais des colonies, qui présentaient un ancrage de stabilité en situation générale d’instabilité économique à l’échelle mondiale. Les colonies apparaissaient alors comme des zones tampons périphériques, permettant d’absorber plus facilement des fluctuations extérieures éventuelles, sans enrayer la prospérité du centre, c’est-à-dire celle de la puissance colonisatrice. La colonie présentait l’intérêt de jouer le rôle de consommateur et de client pour les manufactures de la métropole. «L’élévation du niveau de vie» de la colonie consistait en fait à développer chez cette dernière des besoins équivalents à ceux existants déjà chez le colonisateur. On suscita donc chez les colonisés à la fois le désir d’acheter les produits manufacturés de la métropole et aussi le désir d’accumuler, par le travail, suffisamment d’argent pour les acheter. Le discours colonial insistait sur la nécessité de changer les mentalités et les esprits de façon à amener des changements durables de comportement. Le discours colonial justifiait l’existence du couple colonisateur/colonisé par une association à bénéfices «réciproques», mais c’était un discours qui se voulait raisonnable et rationnel. Le bien commun était en principe recherché ainsi que le «progrès». Lorsque la «décolonisation» fut envisagée, il devint impératif de pérenniser les structures de la colonisation. Qu’importait, en effet, que les colonisés «prennent en main leur propre destinée» s’ils le faisaient dans l’esprit du colonisateur, dans le cadre de structures qui avaient été prévues à l’avance et qui maintiendraient les avantages de ces derniers, même s’ils n’étaient plus physiquement présents ? Les apparences et les étiquettes changeraient, mais les bénéfices de la colonisation pour le colonisateur ne changeraient pas. C’est exactement la situation du Vietnam aujourd’hui, comme l’un des pions d’un bien plus vaste ensemble, non plus face à la France, mais aux États-Unis.

    À l’issue de la seconde guerre mondiale, les États-Unis n’avaient pas de colonie, à l’exception des Philippines qui accédèrent alors à l’indépendance, mais un ordre néocolonial émergea rapidement dans les pays anciennement ennemis des États-Unis et dans les pays qu’ils avaient prétendument «libérés» comme la Corée du Sud, en même temps qu’il devenait évident que ces pays étaient mis sous tutelle dans leur politique intérieure et extérieure et dans leurs choix socio-économiques. Toutefois, une telle satellisation n’aurait pu perdurer aussi longtemps sans une présence militaire américaine prolongée et, surtout, sans un reformatage profond des esprits faisant apparaître cet ordre des choses comme étant bénéfique aux populations ainsi conquises. Ce nouvel ordre mondial faisait clairement apparaître les États-Unis comme la puissance bienfaisante et salvatrice à l'égard des prétendues menaces d’un empire soviétique avant qu’elles ne se transmutent, vers les années 2000, en celles de fanatiques terroristes pour les besoins de la cause. Dans les faits, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, la propagande américaine a toujours diabolisé les pays potentiellement concurrents qui refusaient les règles de ce nouvel ordre mondial et les a désignés comme des parias, à l'égard desquels le droit international ne s’appliquerait pas. C’est ainsi que l’on est passé de la lutte contre «l’empire du mal», incarné par l’Union soviétique, à la lutte contre le «terrorisme» des barbus en keffiehs. Le territoire des «terroristes» dont les repères géographiques sont naturellement beaucoup plus flous que ceux de l’ex-Union soviétique, permet ainsi d’y inclure n’importe quel pays suivant les besoins de la politique étrangère américaine, le concept de «terrorisme» étant par essence beaucoup plus flexible que celui d’un «empire du mal» aux frontières parfaitement définies. Contrairement à ce que l’on croit dans les milieux mal informés, l’abolition des règles du droit international par les États-Unis n’a malheureusement pas débuté avec l’invasion américaine de l’Irak en 2003, ni même avec la guerre du Vietnam dans les années 60 ou la guerre de Corée… Depuis la conquête de leur territoire, l’expansionnisme étasunien s’est appuyé au mieux sur le mensonge et, au pire, sur le génocide…

    Depuis 1945, divers mécanismes ont été mis en place à la fois dans les pays vaincus et dans les pays «libérés» par les Américains pour gagner une influence durable sur les esprits. De la publication du journal de Mickey à la collection « Time Life : le monde des sciences » ; des quotas minimaux d’importation sur les films hollywoodiens à la saturation des grilles de programmation des grandes chaînes de télévision par des séries et feuilletons américains ; des journalistes complaisants aux faiseurs d’opinions pro-américaines recevant de généreuses contributions des diverses fondations étasuniennes, on est progressivement passé à la dictature des soi-disant élites anglophiles locales, formées, ou plutôt «converties», aux États-Unis ; aux techniques de gestion à l’américaine et à l’enseignement massif de l’anglais présenté comme le seul espéranto des temps modernes.

    Si les autorités vietnamiennes surveillent de près la presse écrite et bloquent l’accès aux sites Internet qui ont pu publier un jour un article critiquant le régime, c’est quand même par dizaines que les chaînes de télévision américaines sont rediffusées par câble partout au Vietnam. Si l’on trouve la RAI, la chaîne allemande DW et TV5 cohabiter avec la NHK et l’Arirang coréenne, c’est dix fois plus de chaînes anglo-américaines qui les accompagnent et qui entreprennent, subrepticement, la reprogrammation des esprits avec la coopération naïve et inconsciente des autorités vietnamiennes !

    Vingt ans après la fin de la seconde guerre mondiale, les dispositifs de propagande ou, plutôt, de colonisation mentale, suggéraient déjà que la propagation de l'anglais ne visait pas à remplacer une langue par une autre, mais à imposer de nouvelles structures mentales, «une autre vision du monde». «L'anglais doit devenir la langue dominante» ... « la langue maternelle sera étudiée chronologiquement la première mais ensuite l'anglais, par la vertu de son usage et de ses fonctions, deviendra la langue primordiale ». Un rapport établi par le British Council à ce sujet il y a près de quarante ans est assez révélateur. Il précise aussi que l’anglais doit tendre au monopole dans les domaines culturels, devenir incontournable dans les spécialisations scientifiques et techniques et devenir l’unique langue commune entre des peuples de langues maternelles différentes.

    L’intérêt du discours néolibéral actuel, discours dont la dernière version a essentiellement été mise au point par les États-Unis et légèrement modulée par ses centres de rediffusion, réside dans son analogie avec l’ancien discours colonial. En effet, le discours néolibéral et mondialiste insiste explicitement sur l’interdépendance bénéfique des nations, affirme que l’indépendance est contre l’intérêt économique des peuples, condamne ouvertement toute tentative d’émancipation des composantes du système néocolonial comme une régression, qualifie de «raciste» toute tentative d’autarcie, rehausse les droits individuels par rapport aux droits collectifs, souligne le caractère humanitaire des actions entreprises et dénonce la barbarie des régimes situés hors de sa sphère d’influence. Le discours néolibéral d’inspiration étasunienne entreprend, lui aussi, de changer les mentalités sur le long terme et mélange volontiers l’utopie à toute justification rationnelle a priori. Il donne l’apparence d’unanimité à travers des justificatifs qui se situent hors du champ de la critique, falsifie la pensée de ses détracteurs, mobilise les médias pour relayer ses messages et élimine d’une main preste et vigoureuse toute dissension, rappelle les injonctions des «experts» qui tiennent lieu de compétence et de conviction. Tout comme le discours colonial d’avant-guerre, il brandit les droits de l’homme définis selon les critères établis outre-Atlantique, habille la coercition économique de raisons juridiques et techniques et se couvre de la légitimité des instances internationales.

    Le discours néolibéral étasunien, abondamment relayé dans tous les pays satellites actuels des États-Unis, tout comme le discours colonial autrefois, multiplie les automatismes verbaux, rabaissant ainsi, insensiblement, mais sûrement, dans toutes les populations qui y sont soumis, le seuil de la critique et de la révolte ouverte à des contraintes imposées et à caractère artificiel. Il déguise les mots et s’invente un langage qui lui est propre. Par le biais de la culture, le néolibéralisme et le mondialisme étasuniens, tout comme le colonialisme d’autrefois, veulent imposer un changement des esprits à long terme, insistent sur la modernité de leurs discours, sur le progrès scientifique, technique et économique. Tout comme dans le discours colonial, celui à qui le néolibéralisme s’impose doit finir par adopter les vues de celui qui le lui impose. Il s’agit de briser la gangue de résistance, qu’elle soit intellectuelle, culturelle ou linguistique en érigeant en idole et en modèle incontesté le système du pays phare d’où rayonne la nouvelle religion. La grande culture qui fait la promotion du néolibéralisme, tout comme celles qui, autrefois, promouvaient le colonialisme, est infiniment supérieure, infiniment plus efficace et moderne et les indigènes, c’est-à-dire les non-Américains, « ne peuvent pas passer des ténèbres de leur infériorité et immobilisme, des nuages de leur civilisation ralentie à la grande lumière de cette grande culture moderne néolibérale étasunienne sans en être éblouisa», que ce soit par sa technique, par sa richesse, par sa puissance armée ou par sa science...

    Zbigniew K. Brzezinski, ancien conseiller des administrations Kennedy et Johnson, conseiller en sécurité nationale sous Carter, co-fondateur et premier directeur de la Trilatérale, membre du prestigieux Conseil des relations extérieures (Council on Foreign Relations), a clairement énoncé la stratégie de son pays dans son livre «The Grand Chessboard : American primacy and its geostrategic imperatives» (Le grand échiquier : la suprématie américaine et ses impératifs géostratégiques [1]). L’auteur y explique que les États-Unis doivent établir et garder, par la force s’il le faut, la prééminence planétaire. Les recettes préférées fonctionnent par manœuvre et manipulation et ont pour but d’empêcher l’émergence de nations ou de groupes de nations qui pourraient remettre en question un ordre établi actuel plus que favorable à la nation américaine. Brzezinski énonce NOIR SUR BLANC que les États-Unis doivent tout faire - y compris la guerre traditionnelle bien sûr - pour garder leur prééminence et établir leur loi partout sur la planète.

    L'art suprême de la guerre est toutefois d'obtenir la reddition de son ennemi sans combattre. 29 ans après leur défaite militaire et leur départ, les Américains ont une influence telle au Vietnam qu'une victoire ne leur aurait pas plus apporté. Les Vietnamiens n’en sont pas conscients, mais leur état d’esprit est tel que les buts originels que la guerre étasunienne poursuivait jusqu’en 1975 ont enfin été atteints. La victoire militaire des Vietnamiens semble les avoir dispensé d’apprendre, or, seul celui qui est capable de continuer à apprendre reste fort. Dans la mesure où, pour les Vietnamiens, les États-Unis constituent désormais les modèles économique, politique, scientifique et social dominants à suivre, dans la mesure où, en dépit du communisme de façade, ils approuvent pour leur propre usage le nouvel ordre mondial néolibéral d’inspiration étasunienne, dans la mesure où ils se sont mis dans une situation telle que, par l’apprentissage systématique de l’anglais, ils ont restreints leur accès à l’information presque aux seules sources de langue anglaise pour la plus grande partie de leur population, ils ont ainsi pris la place que les États-Unis leur avait réservé depuis longtemps dans le système mondial…

    Le Vietnam ne respecte pas les droits d’auteur et pirate allègrement, comme la Chine, films, systèmes d’exploitation informatiques et logiciels d’application. En copiant massivement et illégalement des matériaux audiovisuels qu’ils ne pourraient pas autrement se permettre, les Vietnamiens se sont mis ainsi en situation de dépendance à l'égard du prêt-à-penser qui leur était réservé en même temps qu’ils condamnaient leur propre industrie cinématographique. Tout comme avec une drogue, ils ont développé une assuétude é l'égard de produits de divertissement qui n’ont aucune relation avec leur vision du monde et qui interfèrent négativement avec leur créativité naturelle qui ne pourrait s’exprimer qu’à travers leur propre culture. Par l’utilisation illégale de milliers de logiciels essentiellement américains, ils se condamnent à être des suiveurs et de simples utilisateurs de techniques développées par d’autres et, tôt ou tard, ils finiront par payer une bonne partie de la facture gigantesque que Microsoft est en droit, un jour, de leur présenter. L’industrie informatique vietnamienne demeure embryonnaire et est presque exclusivement tournée vers les marchés occidentaux et japonais qui pilotent tous les projets d’envergure pour remplir des besoins extérieurs au Vietnam. Même si l’on parle beaucoup de développement, peu de volonté existe chez les Vietnamiens pour donner au pays les moyens de s’extraire de sa dépendance croissante en matière technique, culturelle, scientifique et, SURTOUT, informationnelle, même si le pays progresse économiquement. En s’inscrivant dans une logique néolibérale à caractère associatif au sein de l’ASEAN, le Vietnam ligote ses options futures qui seront d’autant plus verrouillées qu’il aura du mal à imaginer autre chose que ce qu’on lui propose.

    Les Vietnamiens ne se sont pas rendus compte que la guerre s’est poursuivie, mais sur un autre registre et y sont donc d’autant plus vulnérables. Ils sont maintenant, comme dans de nombreux autres pays, la cible de la guerre étasunienne de l’information qu’ils importent en grande partie eux-mêmes. La propagande communiste vietnamienne perd de sa force. Bien que la Chine soit encore officiellement communiste, tout le monde sait que le parti n’existe encore que pour justifier, comme au Vietnam, la dictature d’une minorité et entretenir une corruption généralisée. Avec l’échec du communisme mondial, plus personne n’est dupe de la doctrine marxiste-léniniste. Quant à la pensée d’Hô Chi Minh, la jeune génération l’ignorerait totalement sans un bourrage de crâne systématique et continu mais qui a de moins en moins d’impact sur sa véritable manière de pensée. Les autorités du pays ont ouvert la porte à la propagande américaine - qu’elles ne savent d’ailleurs plus identifier comme telle - à la doctrine néolibérale néocolonialiste étasunienne, à l’anglais qui reprogramme subrepticement la tête de ses jeunes par les valeurs qu’il véhicule. Hô Chi Minh est devenu juste un ancêtre sympathique qui orne les billets de banque, guère plus.

    Les Vietnamiens adoptent des comportements, des attitudes et des raisonnements à partir de critères que leur communauté n'a pas élaborés et auxquels ils n’auraient pas aboutis s'ils avaient gardé leur indépendance d'esprit. Comme dans toute colonisation, c'est d'abord les esprits qu'il faut modifier. L'élimination des effets physiques de la colonisation constitue le dernier stade de la décolonisation qui doit surtout se faire au niveau mental. L’indépendance économique et politique des Vietnamiens dépend pourtant, à terme, de leur indépendance mentale et celle ci est en train de s’amenuiser dangereusement. Cependant, ils ne semblent pas comprendre que la souveraineté n’est, en dernier ressort, rien d’autre que le pouvoir intellectuel, qui leur échappe de plus en plus. Cinquante ans après la fin officielle de la colonisation française, il ne semble pas apparaître sur la scène vietnamienne un nouvel Hô Chi Minh pour appeler à la lutte contre la colonisation de l’imaginaire par les États-Unis…

    Aujourd’hui, les Américains sont ravis de dépenser de l’argent qu’ils n’ont pas en consommant ce que, dans une situation saine, ils ne pourraient pas se permettre et les économies asiatiques (surtout Japon et Chine et, à moindre titre, les Européens) semblent prospérer en vendant aux Américains ce qu’ils ne peuvent plus payer et donc en finançant un déficit abyssal. S’il ne s’agit pas de néocolonialisme, comment faudrait-il nommer ce phénomène ? Pourtant, les Vietnamiens brûlent de faire pareil, consécration ultime de leur «développement», de leur «progrès», et de leur entrée dans le monde moderne tel que, désormais, ils le perçoivent à travers les lunettes déformantes qu’on leur a mises devant les yeux !

    Partager via Gmail

    3 commentaires
  • Binder et Hoche n'auraient pas été du même avis, ils auraient parlé d'Unwertes Leben

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • PAS

  • Partager via Gmail

    votre commentaire
  • Vu la manière dont se sont précipités tous les dirigeants européens/USA pour dire le référendum illégal, tu sens qu'ils cachent un truc derrière leur beaux discours de paix et tout ça.
    Comment expliquer qu'ils reconnaissent un pouvoir issu d'un coup d'état (oui oui, c'en est un), et qu'ils jugent illégal un référendum sur l'autodétermination de son peuple ?

    pourquoi le référendum serait illégal et le putsch légal !!

    On l'a vu avec les Suisses, l'UE n'aime pas les peuples qui choisissent librement...

    "Nous sommes tous égaux, mais certains plus que d'autres" (Coluche)
    Selon l'UE/USA, visiblement le peuple de Crimée a moins de droits que les kosovars.

    «Le référendum proposé sur l'avenir de la Crimée violerait la Constitution ukrainienne et le droit international», a justifié jeudi Barack Obama!!! et la prison de Guantanamo elle ne viole pas le droit international?? et l'embargo sur Cuba ne viole pas le droit international?? et la guerre en Irak ne violait pas le droit international??

    Mikhail Gorbatchev ne s'étant point opposé à la réunification de l'Allemagne, il serait mal venu de s'opposer à la réunification de la Russie avec ses territoires traditionnels !

    Et le choix des habitants de Crimée n'a pas d'importance puisque Hollande en a décidé ainsi.

    Mais, pour les Occidentaux, ce scrutin est illégal. Evidemment le référendum ne fait pas partie de la démocratie dans le cas ou les résultats ne sont pas convenable pour l'occidents. il l'a bien dit Sarkozy avant: il y a une démocratie respectable et d'autre non respectable. Et si la démocratie n'est pas favorable pour l'occidents alors le coups d'états sera acceptable.

    "Mais, pour les Occidentaux, ce scrutin est illégal". Les occidentaux feraient bien de ne pas se mêler de tout de façon inopportune. Est-ce que la "destitution" d'un président élu n'est pas tout aussi illégale ?
    Les Européens se font une drôle d'idée de la démocratie avec de tels jugements.

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • Partager via Gmail

    votre commentaire
  • L’entreprise sans usines ou la captation de la valeur

    Jean-Marie Harribey

    Le Monde, 3 juillet 2001



    L’annonce faite le 26 juin 2001 par le PDG d’Alcatel, M. Serge Tchuruk, de son intention de créer « une entreprise sans usines » doit être prise comme l’expression la plus exacte de l’utopie capitaliste. Il n’a pas dit « une entreprise sans salariés », mais sans doute le pensait-il, comme l’y invitent toutes les revues de management qui théorisent la « création de valeur pour l’actionnaire ». Cette stratégie pose à la collectivité des questions pratiques, c’est-à-dire politiques, et théoriques. Arrêtons-nous un instant sur ces dernières car elles peuvent éclairer les choix portant sur les premières.

    Que serait une économie dans laquelle les grandes firmes évoluant à l’échelle mondiale n’auraient aucune usine, aucun atelier de fabrication ni, à la limite, aucun salarié ? Ces firmes sous-traiteraient toutes les opérations de production, externaliseraient celles-ci de façon à ne conserver que des activités financières ou, dans le meilleur des cas, des activités de recherche et de conception. Leur bilan comptable ferait apparaître essentiellement des actifs financiers traduisant le contrôle qu’elles exercent sur des pans entiers de l’économie, voire reflétant leur propriété intégrale sur ceux-ci. Dans le cas limite d’une pure activité financière, ces firmes ne produiraient rien et aucune valeur ajoutée ne sortirait des bureaux et salons du siège social. Et pourtant nul ne doute que, lors du bilan de l’exercice, les dirigeants se glorifieraient devant leurs actionnaires de l’immense « valeur » créée que ces derniers convoitent. Or, ce qui, dans le langage de la finance moderne, est appelé « création de valeur pour l’actionnaire » ne représente que de la valeur captée par les entreprises à caractère financier sur le reste de l’économie.

    Cette captation de valeur prend en réalité deux formes. La première correspond à une modification des conditions d’emploi de la force de travail permettant d’accroître sa production et – à effectifs réduits – sa productivité, de telle sorte que cet accroissement vienne grossir les profits. Tel est le sens de la revendication permanente du patronat d’améliorer la flexibilité du travail dont l’objectif final est de modifier la répartition de la valeur ajoutée entre travail et capital. La seconde forme de captation de la valeur, cachée derrière le mot d’ordre de « création », correspond à une modification de la répartition de la fraction de la valeur ajoutée allant aux profits entre les détenteurs de capitaux. Dans les deux cas il s’agit de répartition, entre travailleurs et capitalistes d’une part, et entre capitalistes eux-mêmes d’autre part. Ces deux phénomènes ne sont pas nouveaux et ils sont même caractéristiques du capitalisme. Déjà, au XIX°siècle, Marx les avaient justement analysés. Le premier relève directement des mécanismes de l’augmentation absolue et relative de la plus-value prélevée sur les salariés. Le second découle de la liberté totale de circulation pour les capitaux : par le biais de prix formés en intégrant l’exigence moyenne de rémunération du capital exprimée sur les marchés financiers, les secteurs très capitalistiques – jouissant souvent d’une position dominante – captent au détriment des secteurs moins capitalistiques – souvent en position dominée – une part de la valeur produite ailleurs qu’en leur sein. La concentration à un pôle de la planète du travail très qualifié, surpayé par rapport au travail moins qualifié à l’autre bout, ne signifie pas une polarisation identique de la création de la valeur mais une polarisation de son appropriation.

    La seule nouveauté de la période actuelle est sa transparence de plus en plus grande. Que l’on ne nous dise plus que le travail ne crée plus la valeur ou qu’il n’est pas le seul facteur à la créer, ou encore que c’est le marché qui en est le lieu de création, voire le créateur lui-même. Le raisonnement à la limite ci-dessus et l’aveu cynique du PDG d’Alcatel établissent sans contestation possible que la fécondité du capital est le mythe fondateur de l’idéologie capitaliste en même temps que son utopie irréaliste parce qu’irréalisable.

    Un mythe fondateur d’abord dans la mesure où sa régénération permanente est nécessaire à la légitimation du système. Toute la « science économique » néoclassique est bâtie sur la négation d’une grande partie de l’économie politique. Le capital pourrait se valoriser sans intervention du travail. Le capital aurait la faculté de s’auto-engendrer par l’intermédiaire de marchés financiers auto-référentiels. Les fonds de pension auraient en eux-mêmes la capacité d’accroître la quantité de richesses disponibles pour payer de meilleures retraites. La « nouvelle économie » serait celle du virtuel sans production. Tout le monde pourrait s’enrichir à la Bourse à un rythme supérieur à celui de la croissance de la production. Cette suite de balivernes est à l’économie politique ce que Loft Story est à la culture. La déclaration du philosophe Yves Michaud (Le Monde du 28 juin 2001) s’applique parfaitement à l’idéologie économique capitaliste : « La grande bataille dans la société où nous vivons n’oppose pas le bien et le mal, mais l’intelligence et la connerie. Les forces de la connerie sont démentielles. »

    Une utopie irréaliste ensuite. Le rêve du capital est de se passer du travail qui est sa source. Rêve impossible, même aux yeux des thuriféraires du capital. L’ambition du capital financier est donc de reporter sur une fraction du capital – celle en position dominée – le coût principal de la gestion de la force de travail. Alcatel et Philips veulent vendre leurs usines à des entreprises capitalistes chinoises ou singapouriennes dont au besoin elles rachèteront plus tard en Bourse une partie des actifs financiers. Directement, si elles possèdent des actions, ou indirectement si elles imposent à leurs sous-traitants des prix avantageux, Alcatel et Philips, comme toute firme à caractère financier, capteront la valeur produite par des salariés dont elles auront réussi à se débarrasser. Il en résultera inexorablement un renforcement de l’exploitation subie par ces derniers car les entreprises qui les emploieront reporteront sur eux le risque qu’elles ont elles-mêmes endossé à la suite de la défausse des firmes imposant leur logique financière.

    A l’aube du XXI° siècle, le capitalisme a devant lui un espace très grand car il y a encore plusieurs milliards d’êtres humains non prolétarisés qu’il garde en attente dans les immenses campagnes asiatiques ou africaines et qu’il ne plonge dans le régime du salariat – dans un premier temps, un régime sans aucune protection sociale – que lentement mais sûrement à coups de plans d’ajustement structurel ou d’intégration dans le marché mondial libéralisé. Mais le rêve du capital sans travail est absurde car la poursuite de la marchandisation du monde tend à raréfier les territoires humains sur lesquels puisse reposer le risque en dernier ressort. La lutte pour l’appropriation de la valeur sur les places financières est d’autant plus vive que la création de valeur voit sa progression se ralentir, et la contradiction réside dans le fait que plus le capital se meut pour seulement disputer la valeur déjà créée, plus il contribue à rétrécir la base dont il voudrait s’accaparer.

    Comment un rêve aussi absurde peut-il autant fasciner certaines couches de la population des pays riches auxquelles on fait miroiter « l’enrichissement sans cause » parce que leur rémunération proviendrait de plus en plus de dividendes, capitalisés en plans d’épargne salariale ou en plans de retraite ? Le discours économique officiel n’a jamais eu qu’une seule fonction : légitimer l’ordre social présenté comme naturel, en dissimulant l’origine de la richesse produite, en masquant la captation de la valeur derrière une fausse création, en accréditant la thèse d’un capital n’ayant, tel un dieu, d’autre source qu’en lui-même.

    La propriété n’est pas simplement un vol, comme le disait Proudhon. Elle est aussi un viol. Le capital s’accumule par prélèvement sur le fruit du travail qui emprunte aujourd’hui des réseaux globalisés contrôlés par la finance internationale. Le capital est donc cannibale puisqu’il se nourrit de la substance humaine. Mais pour assurer sa propre pérennité, il doit violer la conscience du monde de ceux qu’il exploite. La loi du profit ? Naturelle ! La propriété du capital ? Naturelle ! L’appropriation du vivant ? Inscrite dans l’ordre des choses ! L’appropriation du savoir ? Affublée du faux nez de « capital humain » ! La régulation collective de l’économie ? Anti-naturel ! Fermez le ban. Cette violation de la conscience humaine est ce que Marx désignait par réification ou fétichisme. La particularité contemporaine est qu’elle s’exprime crûment dans l’exigence de « création de valeur pour l’actionnaire » dont il n’est pas dit qu’elle ne peut provenir que du travail. Ce non-dit était sous-jacent aux thèses, en vogue il n’y a guère, de la fin du travail et du travail salarié, popularisées par des prétendus critiques de « l’horreur économique », euphémisme pour désigner l’horreur du capital.

    Une entreprise sans usines ne peut être qu’un objectif minoritaire. Transposé à l’échelle de la planète, cela signifierait une humanité sans production. Autant dire la disparition de l’humanité. Ou bien une fracture mondiale irrémédiable entre quelques privilégiés et des foules en quasi esclavage : une économie inhumaine. Dans le dernier film documentaire de Pierre Carles, Pierre Bourdieu dit que « la sociologie est un sport de combat ». En le paraphrasant, on peut dire que l’économie est un sport de coups bas.

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • Partager via Gmail

    votre commentaire
  • cette chapelle est pleine à craquer tous les jours ! les gens viennent, prient et s'en vont. aux pieds de Sainte Rita et de la Vierge, des centaines de bougies.

    les humains désespérés, sont légions. et voici que dans le 15°, on détruit une église que je ne connais pas, dédiée à Sainte Rita.

    ma question : où iront ces gens ? ces gens qui viennent pour leurs animaux comme pour eux.

    Sainte Rita, Patronne des Causes Perdues .... si vous saviez, chers lecteurs, combien d'humains blessés accueille cette Chapelle, vous défendriez, vous aussi, les églises et chapelles dédiées à Sainte Rita.

    entrer dans ces chapelles c'est la certitude d'avoir le cœur en sang en contemplant tant de souffrances.
    on peut laisser un mot, une requête, une prière sur un cahier.
    il est plein d'écritures diverses. qu'ajouter ? on veut cacher la misère ? mais que font-ils ? ils ne savent pas ce qu'ils font. il veulent exclure la misère .

    j'ai oublié quelque chose d'essentiel : toutes les religions viennent prier Sainte Rita, des musulmans, des catholiques, des religions asiatiques ainsi que toutes celles que j'oublie ici. et je m'en excuse.
    parce que les causes perdues concernent tous les humains. sans distinction de race ou de religion de naissance !

    la misère et le chagrin n'ont pas de couleur.

    la liberté de culte ?

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • Partager via Gmail

    votre commentaire
  • Partager via Gmail

    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires